La nouvelle stratégie terroriste appelle une réadaptation des procédés et des moyens de la part des forces de sécurité, le renseignement devant être à la base de cette nouvelle approche de la lutte antiterroriste. L'opération menée par les forces de sécurité dans la région des Aït Yenni, dans la wilaya de Tizi Ouzou, et qui s'est soldée par l'élimination de sept terroristes au moins, est significative. Elle rend compte, certes, d'une présence terroriste toujours importante en Kabylie, mais elle infirme la thèse de “l'invincibilité” des groupes armés qui pullulent dans les maquis. Pour peu que l'action des forces de sécurité soit adaptée à la configuration réelle de la réalité du terrain et des modes opératoires du GSPC, qui semble avoir évolué depuis son affiliation à Al-Qaïda. Les offensives ponctuelles et minutieusement préparées sont d'une efficacité certaine face aux groupes terroristes qui activent encore dans plusieurs régions du pays et notamment en Kabylie, et qui se signalent régulièrement par des attentats meurtriers. On en veut pour preuve cette dernière opération qui a permis la mise hors d'état de nuire de sept terroristes et qui a été déclenchée sur la base d'informations précises faisant état de la présence d'un groupe armé dans la région. Les nombreux ratissages effectués ces dernières années à Takhoukht ou dans le vaste massif de l'Akfadou, dont certains ont duré des semaines, ont certes permis de découvrir des caches d'armes et de détruire des casemates, mais n'ont pas été aussi concluants que cette offensive surprise bien ciblée. C'est que le GSPC semble avoir trouvé la parade à ces ratissages : ses effectifs, semble-t-il, se sont redéployés en petits groupes, ce qui leur permet une présence et une capacité d'action simultanée dans plusieurs secteurs géographiques avec, à chaque fois, l'avantage d'amoindrir l'importance des pertes humaines qu'il encourt. La nouvelle stratégie terroriste appelle une réadaptation des procédés et des moyens de la part des forces de sécurité, le renseignement devant être à la base de cette nouvelle approche de la lutte antiterroriste. Cependant, il faut encore le répéter, le terrorisme islamiste, en tant que bras armé au service d'un “projet politique”, ne saurait se combattre seulement sur le terrain. Il faut aussi endiguer l'activisme salafiste. Car si celui-ci est d'apparence pacifique et dénué de nuisance, il n'en constitue pas moins le prélude à l'embrigadement, puis au recrutement de la jeunesse désœuvrée.