Cette opération militaire est la première du genre exécutée par le mouvement Hamas en Cisjordanie occupée depuis l'an 2006. Ghaza De notre correspondant A la veille de la relance des négociations directes israélo-palestiniennes à Washington, les brigades Azzeddine El Qassam, la branche armée du mouvement Hamas, ont revendiqué, dans la soirée de mardi à mercredi, l''opération militaire exécutée dans la région d'El Khalil en Cisjordanie, au cours de laquelle quatre colons israéliens ont été tués. Des sources israéliennes ont indiqué qu'en début de soirée, un véhicule particulier israélien a été la cible de tirs, tuant quatre passagers. D'importantes forces de l'armée israélienne sont venues rapidement sur l'emplacement de la fusillade et ont opéré un ratissage de grande envergure dans la région. le chef d'état-major de l'armée israélienne, Gabi Ashkenazi, venu en personne, a qualifié l'opération militaire de «difficile et très dure». Par ailleurs, selon des sources palestiniennes, l'armée d'occupation a bouclé la localité de Béni Naïm, où elle a effectué une grande opération de recherche, et fermé toutes les voies d'accès à la ville d'El Khalil. Les mêmes sources ont affirmé que les forces israéliennes ont agressé plusieurs citoyens. Les soldats israéliens ont opéré des fouilles dans les maisons, mais aussi dans la maternité de Béni Naïm. Dans la localité de chioukh, au nord de la ville d'El Khalil, aussi, des affrontements ont éclaté entre citoyens et soldats israéliens. Hamas jubile Des hélicoptères de l'armée ont participé aux opérations de ratissage. Le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, a profité de cet incident pour souligner qu'israël ne devait faire aucun compromis lorsqu'il s'agit de sa sécurité. Dans la bande de Ghaza, contrôlée par le Hamas, l'annonce de l'opération a été faite très rapidement, par le biais de communiqués, mais aussi à travers les haut-parleurs de toutes les mosquées de l'enclave palestinienne. La direction politique du mouvement a salué l'attaque. Son porte-parole, Sami Abou Zohri, a déclaré «Le Hamas salue l'opération à El Khalil et considère qu'il s'agit d'une réaction normale aux crimes de l'occupation et une preuve de l'échec de la collaboration sécuritaire entre l'Autorité palestinienne et les occupants contre la résistance.» Des rassemblements populaires ont été organisés un peu partout à travers l'étroite bande côtière, au cours desquels des friandises ont été distribuées. Dans le camp de réfugiés de Jabalia, au nord de la bande de Ghaza, Mouchir El Masri, député du Hamas, a dit que «l'opération exécutée à El Khalil est la réponse aux négociations directes, à la collaboration sécuritaire israélo-palestinienne et que les combattants d'El Qassam, ont répondu clairement à Barack et aux agressions israéliennes». A noter que cette opération militaire est la première du genre exécutée par le mouvement Hamas en Cisjordanie occupée depuis l'an 2006, lorsque 4 colons israéliens avaient été tués au cours d'une opération suicide à l'entrée de la colonie de Kedoumim, au nord de la Cisjordanie occupée. L'autorité palestinienne dénonce Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a condamné cette opération depuis Washington. Son Premier ministre, Salam Fayyad, a estimé quant à lui, que l'attaque ne servait pas les intérêts palestiniens. «L'opération dans la région d'El Khalil et le moment choisi pour son exécution visent les efforts déployés par l'OLP pour mobiliser le soutien international sur les revendications palestiniennes pour la réussite du processus politique et sa capacité à mettre fin à l'occupation et à obtenir la liberté et l'indépendance de notre peuple», a déclaré Fayyad. Il a ajouté que «cela confirme la contradiction avec les intérêts palestiniens et la vision stratégique adoptée par l'Autorité nationale, qui combine la lutte politique menée par l'Organisation de libération de la Palestine contre l'occupation au niveau régional et international, d'une part, et l'achèvement de la construction des institutions de l'Etat palestinien et de son infrastructure de base, et la promotion de la résistance populaire pacifique, d'autre part, pour atteindre l'objectif de mettre fin à l'occupation et la création d'un Etat palestinien indépendant avec pour capitale la ville sainte d'El-Qods, selon les frontières de 1967.» Gêner l'OLP Dans la bande de Ghaza où le mouvement Hamas règne en maître absolu, les combattants du mouvement islamiste ont pratiquement arrêté tout acte de résistance, après la fin de la guerre israélienne contre la bande de Ghaza. Le gouvernement du Hamas à Ghaza, présidé par Ismaïl Haniyeh, qui prône la résistance armée comme seul moyen de reconquérir les droits du peuple palestinien fait des efforts colossaux pour empêcher les combattants des autres factions palestiniennes de lancer des attaques contre le territoire israélien, et ce, comme disent ses principaux dirigeants dans «l'intérêt national suprême» et que le moment actuel est celui de la préparation pour le combat final qui conduira à la liberté. Mais l'opération d'El Khalil qui survient d'un côté après quatre longues années d'absence d'actes de résistance de la part des combattants du Hamas, en Cisjordanie occupée, et d'autre part à la veille de la relance des négociations israélo-palestiniennes à Washington, laisse planer un doute sur les véritables intentions des commanditaires de cet acte. Cette opération entre-t-elle dans le cadre de la lutte nationale pour la liberté et l'indépendance, ou juste pour embarrasser l'OLP et son président Mahmoud Abbas, à la veille du lancement des négociations de Washington ? Les observateurs penchent plus pour la deuxième hypothèse.