Zafira Baba, présidente-directrice de la coopérative Atelier Artissimo, est une agitatrice de talents. Depuis dix ans, elle entre et fait entrer dans… l'art des enfants et des adultes. Un petit coin de «Florence», un îlot artistique à préserver. -Artissimo, ce sont les matières d'éveil en art pas du tout mineur… (Rire). La traduction littérale veut dire beaucoup d'arts. C'est ce que veut et essaie de faire l'atelier artistique et scientifique Artissimo depuis une dizaine d'années. -Artissimo s'est forgé un nom depuis dix ans… Oui, c'est vrai. On a pu quand même se faire une petit nom sur la place d'Alger à l'issue d'un dur labeur. Effectivement, lorsque des personnes ont envie d'apprendre quelque chose dans le domaine artistique, très souvent, ils font appel à nous. Ils nous contactent.
-Votre démarche est artistique et foncièrement pédagogique… Artissimo s'inscrit dans une démarche de sensibilisation et d'initiation dans différents domaines artistiques pour des enfants et adultes. Donc, on s'adresse essentiellement aux amateurs et apprenants enfants devant apprendre ou pratiquer une activité artistique. Que ce soit à travers la musique, l'expression corporelle ou encore les arts plastiques. C'est ce qu'on propose. Et à partir de 3 ans pour enfants. C'est en fait un accompagnement (artistique) en parallèle à leur enseignement général. Ainsi que des cours dispensés pour des adultes, des retraités, des gens qui sont la vie active ayant besoin de s'exprimer artistiquement. -Un atelier pluridisciplinaire… Oui, c'est vrai. Il y a différentes activités. C'est peut-être cela qui fait un peu le charme et la singularité d'Artissimo. C'est-à-dire qu'on ne s'est pas spécialisé uniquement dans la musique ou les arts plastiques. Au niveau de la musique, on propose l'apprentissage de plusieurs instruments, la guitare, le piano, le violon, la flûte, tout ce qui est plus ou moins classique. Ainsi que le chant – il y a la chorale Artissimo –, les arts plastiques, le dessin, la peinture, on fait même de la poterie, la céramique… Il y a aussi le théâtre, c'est une activité qui est vraiment très importante essentiellement pour les enfants, mais aussi pour les adultes. Et de la danse classique, moderne. On est que dans l'activité artistique. L'expression corporelle contemporaine, le modern-jazz. -Vous faites dans «l'agitation» de talents… Oui, c'est vrai. Très souvent, ces enfants et adultes, à travers ces activités artistiques, se découvrent des passions qu'ils assouviront en allant jusqu'au bout. On a eu des enfants qui ont commencé en 2000 et qui, maintenant, continuent leur cursus à l'Ecole des beaux-arts ou sont devenus musiciens. D'autres, tout en poursuivant leur formation artistique, ont carrément monté leur groupe de musique. Certains s'adonnent à leur passion artistique comme hobby. Là, on a accompli notre mission. Et cela a créé beaucoup de souvenirs, des liens… C'est un enrichissement. Il y a eu des enfants réservés chez qui nous avons décelé un talent réel et prometteur. Des enfants extrêmement doués qui avaient juste besoin d'une espèce de catalyseur leur permettant de s'épanouir réellement. Et du coup, cela aide beaucoup les parents. -Vous avez initié des actions culturelles… Oui, on en a fait ! Justement, avec l'association des poètes avec Abderrahamane Djelfaloui, Samira Negrouche. On a reçu des écrivains, on a organisé des expositions picturales, notamment celles de Chegrane, Hammouche, Karim Sergoua ou encore Mériem Aït Elhara. L'atelier d'El Mouradia était une réussite… L'année dernière, quand on était à l'atelier d'El Mouradia, c'était très bien dans la mesure où l'espace s'y prêtait. Parce que, justement, qu'on le veuille ou non, on n'avait pas de problème de voisinage. C'était un espace agréable, avec un jardin où les enfants faisaient leurs ateliers en plein air, surtout pendant le printemps. On organisait des expositions régulièrement. Il y avait moins de contraintes. Toutefois, il faut dire la vérité, la culture c'est la dernière des priorités. C'est normal, les parents vont surtout investir pour l'éducation de leurs enfants, les cours privés, le sport… Et ensuite ils vont penser à la culture. Et du coup, il faut faire en sorte que les meilleures conditions soient réunies. -L'atelier Artissimo ne trouve pas d'espace adéquat… Et bien là, maintenant, effectivement on éprouve un peu une difficulté à avoir un lieu qui puisse être en adéquation avec les besoins. C'est-à-dire trouver un endroit suffisamment spacieux, accessible par rapport au problème de circulation, de stationnement… -Vous êtes à la recherche d'un lieu... Alors, on est à la recherche d'un lieu. L'année dernière, on avait eu un bon contact avec Monsieur le maire d'Hydra qui, au départ, nous avait promis de pouvoir louer un lieu dépendant de l'APC d'Hydra. Mais, malheureusement, cela tarde à venir et ça ne s'est toujours pas fait. Voilà, on y a cru pendant un bon moment, l'an dernier. On a toujours l'espoir que cela se réalise. Il semblerait que l'APC d'Hydra ait des lieux qui pourraient être octroyés à ce type d'activité (artistique). -C'est profitable pour les enfants… Oui, c'est profitable pour les enfants. D'ailleurs, ce qui avait beaucoup plu au maire, c'est que, justement, on venait proposer des activités artistiques qui malheureusement n'existent pas au niveau de la commune d'Hydra. Il n'y a pas de conservatoire, d'ateliers des beaux-arts… Du coup, le fait qu'Artissimo, si modeste soit-elle, puisse s'y implanter, cela pourrait être un atout pour la commune. D'autant que dans le projet qu'on avait proposé à Monsieur le maire, il s'agissait de création d'ateliers liés à l'environnement, et ce, pour initier les enfants à l'écologie, la préservation de la nature et les sensibiliser aux grands enjeux du XXIe siècle. On espère que ce message sera entendu et que peut-être la rentrée 2010 sera plus positive que celle de l'année dernière qui a été très difficile. Et puis, faire en sorte que les enfants puissent s'exprimer et continuer à exercer une activité artistique.