à Club des Pins, Boumekrach s'est avéré aussi introuvable qu'un bout de viande dans un frites-omelette national. Après avoir torturé l'un de ses domestiques, ils sont partis à Bordj Bou Arréridj où se trouve la maison d'origine de l'assassin. La voiture est partie d'Alger en rechignant, vers 16h, calculant le f'tour.. - BBA, c'est loin. - Il n'y a pas de loin dans ce métier. - Peut-être, mais c'est loin quand même. - Par contre, il y a l'autoroute Est-Ouest. On gagne beaucoup de temps. Effectivement, en quelques heures, la Maruti orange, malgré sa légendaire lenteur, arrive sur le plateau de Bordj, après la longue montée de Mansouriah. La Maruti souffle, les deux enquêteurs aussi. - Inspecteur, c'est quoi déjà l'histoire ? - Quelle histoire ? L'apprenti s'est redressé, ce qui ne lui arrive pas souvent : - Qu'est-ce qu'on fait là ? J'ai oublié. L'inspecteur se racle la gorge et inspire profondément : - Intoxication alimentaire à la pizza. Bouira. 35 morts. L'assassin s'appelle Boumekrach. Bordj Bou Arréridj. Les deux enquêteurs n'ont pas l'adresse mais il a suffi de demander à un habitant du coin pour se rendre directement à la maison de Boumekrach. La voiture s'arrête et l'inspecteur Taha descend le premier. Une maison modeste, sauf que dans le jardin, des ânes gris discutent avec des buffles de tout et de rien, en grignotant du gazon synthétique, détourné du stade de Bologhine. L'inspecteur sonne, un garçon arrive. C'est le fils de Boumekrach, gros comme un pneu pour camion. - Inspecteur Taha, chargé des investigations, fraudes, crimes et intoxications à la brigade centrale de contrôle alimentaire. Et voici mon apprenti. Il est bientôt l'heure, le garçon les regarde : - Vous voulez manger ? - Surtout pas. On cherche celui qui doit être ton père. - Il est dans son champ, fait le garçon en désignant un terrain derrière la maison. Il travaille. …A suivre