Drapées de leur abaya noire, les Omanaises, victimes de l'obésité ou désireuses de combattre ce fléau qui frappe de plus en plus les monarchies du Golfe, ont pris l'habitude depuis quelques années de sortir par petits groupes le soir pour faire de la marche durant le Ramadhan. « Pendant le Ramadhan, le soir après le dîner, je fais une heure de marche pour me débarrasser des matières grasses et du sucre que nous ingurgitons dans les plats traditionnels de ce mois de jeûne », dit Kamila Bent Ali Rouhani. Cette institutrice ajoute qu'elle pratique ce sport « depuis des années, en compagnie d'amies », anxieuses face à la menace d'obésité ou pour combattre le surpoids qu'aggrave le régime alimentaire du Ramadhan riche en protéines, sucres et matières grasses. Comme tous les autres musulmans, les Omanais rompent le jeûne (iftar), avec des plats copieux, agrémentés de sucreries et de gâteaux servis tout au long des longues soirées du Ramadhan. Ces soirées sont entrecoupées par les traditionnelles prières collectives du soir (tarawih) que les hommes accomplissent collectivement dans les mosquées, tandis que les femmes se rendent maîtresse de la rue pour s'adonner à leur sport favori. « Tous les Ramadhans, je m'organise pour préparer les multiples et incontournables plats de circonstance et consacrer du temps, le soir, pour faire de la marche », dit Hanane Bent Hammad Al Housseini, mère de famille. Les Omanaises, certaines bien corpulentes, se mettent à trois, à cinq, voire à dix, dans leur habit traditionnel pour arpenter, à pied, les avenues et jardins publics, bien éclairés et animés, de la capitale. Sur le chemin, ces marcheuses, voisines ou simples amies, en profitent pour discuter et « échanger des informations sur les choses de la vie », selon l'une d'elles. Les mêmes scènes se déroulent dans les grandes agglomérations, en dehors de Mascate.