Du chaâbi sur toute la place de la ville de Yemma Gouraya. Depuis le début du Ramadhan, sur des initiatives privées, des qaâdas, ou comme on dit à Béjaïa, «el mendouli», sont organisées au niveau de la très mauresque place de Sidi Soufi, le café Boulouiza, l'ancien tribunal,… Ajoutez à cela les soirées organisées par les organes officiels ayant à charge le fait culturel, il n'y a donc pratiquement pas une nuit de Ramadhan où on n'a pas du chaâbi à se mettre sous la dent. Mardi soir, l'ambiance kheloui a empli l'enceinte de la maison de la culture. Coup d'envoi de la semaine du chaâbi organisée par le Comité des fêtes de la ville. A l'affiche, on découvre des habitués de la scène locale et des cheikhs dont la réputation n'est plus à établir dans le pays. Aux Dib Layachi, Nadia Benyoucef, Kamel Bourdib,… viendront se frotter Mohamed Rais, Abdelkrim Hassani, Madjid Kharbache et d'autres. Une soirée pur andalou est prévue vendredi. S'y produira l'orchestre féminin Ahbab Cheikh Sadeq el Bedjaoui. Lors de la première soirée, après une touchia superbement exécutée par l'orchestre d'accompagnement, le public a été ravi par les istikhbars et l'entrain de Abdelkrim Hassani, qui a eu l'insigne honneur d'ouvrir la manifestation. Tandis que la deuxième partie de la soirée était réservée à Dib Layachi. L'évènement devait consacrer un hommage à des artistes de la ville, le virtuose du banjo El Hachemi Aït Larbi et Cheikh Mourad Aït Mansour. Le parcours des deux cheikhs a été évoqué dans le détail à l'ouverture. Un seul interférant : la qualité acoustique prévalant dans la salle de la maison de la culture n'est pas des meilleures. Si le mixage et le volume de la sonorisation ne sont pas à corriger, il reste que le renvoi et la fidélité ne sont pas au top. Les orchestres chaâbi, particulièrement friands des aigus, le son devient dès lors désagréablement strident.