Inimitable, le cheikh Bourahla avait son propre style, le kheloui tout en restant dans la lignée du ankaoui. Le mot kheloui tire son appellation du mot arabe kheloua qui désigne un lieu isolé, ou un ermitage. Il se distingue du ankaoui par la rare utilisation des touchias dans l'introduction de la soirée, selon Rachid Boukhari. Tandis qu'une soirée ankaouie commence souvent par une touchia, Bourahla entrait directement dans la qacida et laissait la tâche de la touchia qu'il n'aimait pas à son orchestre, bien qu'il interprétât les même qacidate que El-Anka. Le kheloui est un mode très difficile avec ses rythmes (mizane) appelés dans le langage chaâbi bourdjila et goubahi. «Il n'était pas facile d'accompagner le cheikh dans ce mode. Et aucun artiste n'a pu faire la même chose dans le kheloui», dit fièrement son fils Ahmed. «Comme aimait à le dire cheikh Bourahla, le kheloui est l'essence de la musique chaâbie», rapporte Rachid Boukhari. Cheikh Bourahla se distinguait aussi par cette particularité d'animer certaines fêtes familiales sans orchestre ni mizane, mais accompagné de son seul mandole. Son style a vite fait de se répandre à travers l'Algérois, le Sahel, la Mitidja, le Titteri et le Zaccar.