Etrennée le 31 août, cette manifestation se poursuit dans la ville de Yemma Gouraya jusqu'au 5 septembre en cours. Cette deuxième édition coïncide avec la consécration du fils de Yemma Gouraya, Mourad Zidiri en l'occurrence, qui décroche le Premier Prix du Festival national de la chanson chaâbi dans sa 5e édition. Elle se veut aussi un hommage à deux artistes, El Hachemi Aït Larbi et Mourad Aït Mansour, lequel a marqué la scène artistique dans le genre chaâbi. Ce n'est qu'une fierté de plus pour la ville de Béjaïa qui ne s'est pas détachée du genre chaâbi malgré les nombreux courants, bureaucratiques notamment, qui ont failli l'emporter. En effet, après les passages de H'Sinou Fadeli et autre Mokhtar Achouri qui se sont adjugé les deuxième et cinquième places lors des éditions précédentes, voilà un autre pur produit de l'école béjaouie qui hisse ce genre musical sur la plus haute sphère du cercle complexe des initiés du chaâbi. Ce n'est qu'une raison valable de plus, en somme, pour le comité des fêtes de la ville de Yemma Gouraya pour enraciner définitivement cette Semaine du chaâbi dans les annales de la culture, en général, et de la musique chaâbi en particulier. Ainsi, après la réussite retentissante du Festival de la chanson amazighe suivi par la Semaine du rire qui a été une grande attraction, le comité des fêtes de la ville de Béjaïa récidive pour la deuxième fois en ce mois de Ramadhan pour rebondir, une fois de plus, sur la scène artistique en tenant la deuxième édition de la Semaine de chaâbi de la ville de Yemma Gouraya, et ce du 31 août au 5 septembre en cours. Une semaine qui tombe à pic au regard du programme officiel des instances de la direction de la culture, morose dans sa monotonie et peu attractif dans sa qualité. Le comité des fêtes a tracé un programme riche et varié regroupant tous les genres: du chaâbi, malouf, andalou, haouzi... Ainsi, la soirée inaugurale a été animée par Cheikh Abdelkrim Hassani, un chanteur chaâbi local et la vedette du malouf annabi, Dib El Ayachi qui a su gratifier l'assistance par des intonations qui ont été entendues pour la première fois dans les soirées ramadhanesques béjaouies. La deuxième soirée a vu se relayer sur la scène, un autre chanteur local, Kamel Benahmed, et le chanteur Berrahel. En outre, sans contestation aucune, la soirée de jeudi dernier a été le top des soirées ramadhanesques dans son animation chaâbie. Au menu, deux grandes écoles, l'association El Hachemaouia, fidèle au grand maître El Hachemi Guerrouabi, représentée pour la circonstance par l'enfant terrible de Yemma Gouraya dans le genre, H'sinou Fadeli, d'une part, et l'association El Ankaouia dirigée par le grand Maître, Kamel Bourdib, d'autre part. La qaâda, étant chic et sympathique, avec une complicité totale entre les deux interprètes et l'assistance nombreuse, la soirée s'est prolongée à une heure tardive. «Maintenant que Bourdib a fait une virée à Bejaïa, les Béjaouis peuvent faire sortir leur zakat el fitr», nous dit un amoureux du Cheïkh Bourdib. La soirée d'hier devrait avoir le cachet «spécial femmes» avec l'orchestre féminin de l'association Ahbeb El Cheïkh Sadek El Bedjaoui et la vedette de la chanson haouzi, Nadia Benyoucef. Par ailleurs, la Maison de la culture de Béjaïa a fait de son mieux pour rehausser les nuits ramadhanesques de la ville de Yemma Gouraya en respectant, à la lettre, le programme tracé depuis l'entame du mois sacré. Outre les chanteurs locaux dans leur différents genres, chaâbi, kabyle, moderne et autres, dont Kamel Benahmed, Mourad Zidiri, Madjid Kharbeche, Mokhatr Achouri et autre H'sinou Fadeli, les Kabyles de la basse Kabylie ont eu aussi à voir se relayer sur la scène de la Maison de la culture, d'autres vedettes de la chanson algérienne, dont Nacereddine Galiz, Lili Soltane, Djamel Chir, et autre Cheikh El Hasnaoui Amchetoh. Ce dernier a fait salle comble à l'occasion de l'hommage que la direction de la Maison de la culture a rendu à un des percussionnistes qui a marqué la scène chaâbie de la ville de Yemma Gouraya, Mouloud Saâdaoui en l'occurrence.