Depuis la mi-Ramadhan, les magasins spécialisés dans l'habillement pour enfants sont pris d'assaut. Des parents accompagnés de leurs enfants, déferlent sur les quartiers du centre-ville dans l'espoir de faire leurs achats en prévision de l'Aïd El Fitr. Depuis jeudi dernier, une animation spéciale a été remarquée en ville. La foule dense habituelle qui déambule à travers les rues à l'occasion de ce mois sacré, a visiblement augmenté. Et il est curieux de voir ce mouvement de foule converger vers un ou deux points de la ville. Les bus en provenance de Chettia, Oued Fodda et Chorfa déversent régulièrement des centaines de personnes, qui, comme un seul homme, se dirigent vers le centre-ville. Cette foule, composée essentiellement de femmes, envahit les nombreuses boutiques du prêt-à-porter dans les rues du centre-ville. C'est beaucoup plus de la prospection que font ces femmes, dont la plupart sont des mères de famille venues des villes voisines. Elles n'hésitent pas à pénétrer dans ces magasins pour palper le tissu des habits et s'enquérir des prix. D'autres clients ont fait la liaison entre la rareté de ces boutiques et les prix parfois exagérés de certains habits pour enfants. Certains ont remarqué qu'ils avaient en quelque sorte le monopole de la confection du prêt-à-porter enfants, alors ils en profitent pour augmenter les prix. Les vitrines affichent des prix dépassant le plus souvent les 1600DA pour les vêtements de fabrication locale. Par exemple, un ensemble made in France pour un enfant de quatre ans coûte 5000DA et même des robes (2 ans) de Syrie sont cédées à 3200DA. Il ne s'agit pas moins de 4000DA minimum pour un seul enfant qu'il faut dépenser. Il y a également des chaussures proposées entre 800 et 1800DA, sans oublier les produits à bas prix qui inondent le marché et importés notamment de Chine. C'est le cas des trainings proposés à 400 et 600DA, des jeans à 400DA, des ensembles trois pièces pour seulement 1400DA, des robes à 600 ou 900DA, de quoi satisfaire les parents, ceux qui ont plusieurs enfants, malgré la qualité douteuse de ces produits proposés à des prix qui défient toute concurrence et qui donnent l'opportunité aux démunis d'offrir du neuf à leur progéniture. Cependant, l'angoisse des parents commence déjà à se faire sentir. Un mois après les grosses dépenses de la rentrée scolaire et celles du mois de Ramadhan, ils devront refaire le même parcours pour les gâteaux traditionnels et les achats des habits de l'Aïd. Malgré cette angoisse, devant les prix affichés excessifs par rapport au pouvoir d'achat des parents, il n'est pas dit que les bambins sortiront le jour de l'Aïd en retard d'une mode. Car c'est la fête des enfants et leur faire plaisir revient très cher.