Les élèves reprendront demain le chemin de l'école après de longues vacances qui auront marqué une fin d'année scolaire assez singulière. La nouvelle année scolaire s'ouvre demain et la perspective d'une année calme et sans perturbation n'est pas encore acquise. Une certitude en tout cas, la couleur du tablier, bleu pour les garçons et rose pour les filles, ne va pas causer comme l'année dernière un traumatisme pour les enfants, puisqu'on dit que la disponibilité de ces blouses est assurée. L'année commence toutefois sur un ton de menace venant à la fois du syndicat des intendants et du ministre de l'Education. Le premier, pour réclamer le droit à un meilleur salaire, recourt depuis le début du mois à une grève et à des rassemblements chaque lundi devant les directions de l'éducation. Le second menace de sévir à chaque tentative de perturbation de l'année scolaire. A noter que les intendants représentent un corps de l'éducation nationale ayant pour mission en sus du volet administratif, celle de préparer dans les conditions qui s'imposent la rentrée scolaire. Ils s'occupent ainsi de la vente des livres, des frais de scolarité et de tout ce qui a trait à la situation financière des fonctionnaires. Si ce personnel venait à arrêter son travail durant la rentrée des élèves, la perturbation de la rentrée scolaire est assurée. M. Benbouzid a d'ailleurs senti le risque et a choisi de brandir la main de fer en lançant à l'adresse des grévistes que «ceux qui ne reprendront pas leur travail seront sanctionnés», et ce, en qualifiant l'objet du débrayage des intendants d'être «sans fondement». «Les intendants demandent des choses impossibles à satisfaire. Ils exigent une prime de documentation qui est versée, je dois le dire, uniquement aux enseignants», indique le ministre, sans tenter d'apaiser la colère des grévistes et encore moins de dialoguer. Outre ce ton ferme et sans ambages à l'égard des intendants, M. Benbouzid avait déjà mis en garde contre l'absentéisme, menaçant de licenciement toute absence injustifiée de trois jours. «Trois absences injustifiées dans le mois entraîneront un licenciement immédiat», menace-t-il. Le ton est donné et les syndicats autonomes de l'éducation ne cachent pas leur crainte de voir le droit de grève encore une fois mis en péril. La voix de l'avertissement et de la menace empruntée par le ministre n'est pas pour rassurer des syndicats sortant d'une année de lutte très éprouvante. Est-ce un autre round, un autre bras de fer entre le ministère et les travailleurs de l'éducation qui s'annonce en cette rentrée scolaire ? Les jours à venir seront porteurs de réponse.