Photo : Riad Par Amel Bouakba à quelques jours de la rentrée scolaire, le secteur de l'éducation est en pleine ébullition. Les dernières mesures décrétées par le ministre de tutelle, Boubekeur Benbouzid, ont ravivé les tensions avec les syndicats des enseignants. Le ministre avait dernièrement menacé les enseignants et les surveillants de licenciement après trois absences non justifiées ; une mesure qui n'est pas du goût des syndicats qui n'écartent pas de recourir à la grève en signe de protestation contre «la politique d'intimidation» de Benbouzid et des décisions qu'ils qualifient «d'incompatibles avec les lois de la République et les lois régissant la Fonction publique». Le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) et le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) montent au créneau pour fustiger les déclarations du premier responsable du secteur de l'éducation et dénoncer sa «politique de fuite en avant». Pour ces syndicats, «les menaces d'exclusion de Benbouzid n'atténueront en rien la lutte syndicale qu'ils mènent pour faire aboutir des revendications socioprofessionnelles légitimes». Ils sont plus que jamais déterminés à poursuivre leurs actions de protestation allant jusqu'à brandir la menace de grève à la rentrée scolaire, estimant que les menaces et les sanctions de Benbouzid ne feront qu'attiser la flamme des mécontents. A noter que la rentrée des quelque 320 000 enseignants est prévue aujourd'hui et celle des élèves est fixée au 13 septembre. D'autre part, les intendants de l'éducation nationale ont entamé, hier, un mouvement de grève d'une semaine renouvelable, avec au programme des rassemblements de contestation chaque lundi devant les Directions de l'éducation de wilaya, et ce, à partir du 13 de ce mois. Ils dénoncent leur exclusion du régime indemnitaire d'expérience pédagogique et de l'indemnité de documentation pédagogique. Mais, apparemment, les appels lancés au ministre de l'Education nationale ne trouvent pas d'écho. Pour rappel, Benbouzid avait annoncé, dernièrement, qu'il procèdera dès la rentrée scolaire à l'application d'une nouvelle politique d'évaluation consistant en un suivi de tous les établissements éducatifs par le biais de contrats de performance avec les Directions de l'éducation. Autant dire que le secteur de l'éducation bascule chaque jour un peu plus et sombre dans la confusion et l'instabilité. Le moins qu'on puisse dire, c'est que la rentrée scolaire 2010-2011 s'annonce plutôt houleuse.