Abderrahmane Benhamida qui vient de nous quitter est né le 21 octobre 1931 à Dellys. Il a fait le lycée d'enseignement franco-musulman et l'Institut d'études supérieures islamiques, avant de s'engager dès 1955 dans les groupes de fidayine. Cet ancien dirigeant de la Zone autonome était chargé de la coordination du Bulletin intérieur de la zaa avant d'être arrêté le 15 octobre 1957. Condamné à mort le 3 juillet 1958, il est grâcié en janvier 1959 et ne fut libéré qu'en avril 1962. Député de Constantine à l'indépendance, il est ministre de l'Education nationale dans le premier gouvernement de la république algérienne. Tahar Gaïd, son vieil ami témoigne : «C'est un camarade de la médersa de la même promotion avec Youcef Khodja, Hihi, Mekki, Abdellaoui, Sahnoun, Brahimi Lakhdar. Il s'est engagé pleinement pendant la guerre dans la Zone autonome. Il a été victime de la délation de Guendriche. Il a été condamné à mort et grâcié en 1959. Mais il a échappé à l'exécution après la décision de De Gaulle. Il a été envoyé en France à l'île de Ré et libéré après le cessez-le-feu.» Abderrahmane est originaire de Dellys. Issu d'une lignée d'hommes de culte. Son père était mufti de la mosquée d'Alger. «C'était un homme affable au contact facile, fidèle en amitié. Il avait un humour très fin. On s'est appréciés réciproquement lors de la constitution du Parti Ouma dont il était membre fondateur. Avant le multipartisme, on voulait créer avec lui, Ihaddadène Zahir et moi un Centre d'études et de réflexion islamique (ceri). Il a été ministre de l'Education nationale. Son ambition était de faire des lycées et collèges une réplique du fondement des médersas. Mais il y avait à l'époque trop de démagogie. Il a quitté le ministère. Il a été président de l'association des médersiens appelée au départ Thaâlybia. Ceux de Constantine et de Tlemcen avaient mal pris la chose. On est revenus à l'actuelle appellation. Il a présidé l'assemblée commémorant le 19 Mai 1956, il y a quelques mois au lycée Amara Rachid où il a donné une conférence relative à la grève de 1956 à laquelle il a activement participé.» M. Benhamida a été profondément affecté par la mort de son fils Noureddine, emporté par la bombe qui visait la représentation de l'onu à Alger. M. Benhamida est décédé le 5 septembre 2010 et repose au cimetière de Sidi Yahia. L'Association des médersiens, à sa tête son président Aït Belkacem Mourad, au nom de tous les membres s'incline devant la mémoire du défunt, et présente à sa famille ses sincères condoléances en l'assurant de sa solidarité en cette pénible épreuve.