Les gestionnaires des établissements scolaires n'ont pas pu perturber, hier, la rentrée scolaire qui s'est déroulée, relativement, dans la quiétude. Reconduite pour la deuxième semaine consécutive, la grève des intendants a été ponctuée par l'organisation de sit-in devant les directions de l'éducation de 30 wilayas du pays.En maintenant leur mouvement de débrayage, la Coordination nationale des personnels de l'intendance, un syndicat affilié à l'UGTA, a fait ainsi, l'impasse sur les menaces prônées à leur encontre par le premier responsable du secteur. Ces gestionnaires des collèges et lycées demandent l'ouverture d'un dialogue pour expliquer dans le détail leurs préoccupations. Ils se disent être exclus du bénéfice des indemnités pédagogiques d'expérience professionnelle et de documentation après la promulgation du décret exécutif 10-78 du 24 février 2010 instituant un régime indemnitaire au profit des personnels de l'éducation. Les intendants revendiquent ces indemnités et exigent un statut «d'éducateur» à part entière. Seulement, la démarche des intendants a été très mal appréciée par le département de Benbouzid. Le ministre de l'Education a qualifié leur grève de «surenchère inacceptable» et leur revendication «d'insensée et sans fondement». Chose qui n'a pas été du goût des fonctionnaires de ce corps : «Le ministre nous a condamnés avant de nous entendre. Nous sommes pour le dialogue, il suffit de nous réunir autour d'une table de négociations afin que l'on puisse nous défendre et plaider notre cause», a expliqué Boubaha Abdelwahid, porte-parole de la coordination en ajoutant : «Le ministre se trompe, nous n'avons jamais perçu une augmentation de 9000 DA comme il l'a annoncé et nous sommes le seul corps qui n'a pas bénéficié de ces indemnités», a-t-il précisé. Les intendants ne comptent pas baisser les bras et demandent avec insistance l'ouverture d'un dialogue serein. Sur un autre volet, les syndicats de l'éducation se sont prononcés, entre autres, sur les nouvelles mesures prises par le département de Benbouzid. Les syndicats regrettent que les véritables questions posées par la communauté éducative n'ont pas été prises en charge telles que l'allégement des programmes, l'approche par compétence, le maintien d'une séance d'une heure alors que les enseignants ont revendiqué une séance de 45 minutes pour permettre à l'élève d'assimiler. S'agissant de la révision du rythme scolaire entre autres le lancement d'une réflexion autour de l'allégement des programmes, les syndicats et les enseignants espéraient avoir en cette rentrée scolaire les résultats des travaux effectués dans ce sens par les experts et les commissions installées à cet effet. «Nous avons soulevé le problème de l'allégement des programmes depuis plus de deux ans. Nous avons évoqué la lourdeur des cartables. Pourquoi avoir attendu aujourd'hui pour lancer une réflexion autour de cette question, les parents et enseignants aspiraient à voir des changements pour cette année», fait remarquer un syndicaliste qui s'interroge sur le sort que le ministère a réservé à la proposition du corps enseignant portant sur l'instauration d'une séance de 45 minutes au lieu d'une heure : «Le département de Benbouzid devait étudié cette proposition et la mettre en pratique dans les plus brefs délais d'autant plus qu'elle a été essayée dans des écoles pilotes, mais pour l'heure, le département de Benbouzid ne fait pas allusion à ce point ni dans ses discours ni dans sa feuille de route», a souligné Mériane du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). Les syndicats ont également critiqué l'approche par compétence et le contrat de performance : «Il faudrait que le ministère accorde beaucoup plus d'importance aux enseignants qu'à l'administration», ont-ils suggéré.