La grève des intendants, qui sera soutenue par des rassemblements chaque lundi devant les directions de l'éducation de wilaya, perturbera, selon ses animateurs, la rentrée scolaire. Aquelques jours de la rentrée scolaire, les intendants de l'éducation mettent à exécution leurs menaces. Ils ont entamé, hier, un mouvement de débrayage d'une semaine, reconductible si les pouvoirs publics ne prennent pas en charge leur plate-forme de revendications. En effet, à l'appel de la coordination nationale des personnels de l'intendance, un syndicat affilié à l'UGTA, les gestionnaires de la majorité des lycées et collèges du pays ont répondu favorablement au mot d'ordre de grève, ultime recours pour faire valoir leurs droits. Ce personnel, indispensable dans la gestion des établissements scolaires, dénonce la décision du gouvernement de ne leur avoir pas octroyé un certain nombre d'indemnités dont ont bénéficié les autres corps de l'éducation. «Les intendants de l'éducation ont été exclus du bénéfice des indemnités d'expérience pédagogique et de l'indemnité de documentation après la promulgation du décret exécutif 10-78 du 24 février 2010, instituant un régime indemnitaire au profit des personnels de l'éducation», fait remarquer Boubaha Abdelwahid, porte-parole de la commission chargée du suivi du mouvement. La grève des intendants, qui sera soutenue par des rassemblements chaque lundi devant les directions de l'éducation de wilaya, perturbera, selon ses animateurs, la rentrée scolaire. Pourquoi ? Car la mission des intendants, tiennent-ils à rappeler, ne se limite pas uniquement au volet administratif, mais concerne aussi l'aspect pédagogique et tout ce qui a trait aux moyens et finances. «Nous sommes les premiers à rejoindre les bancs des écoles pour assurer la bonne scolarité des élèves. Nous avons pour responsabilité la vente des livres, nous nous occupons également des frais scolaires et de la situation financière des fonctionnaires», a expliqué notre interlocuteur, qui précise que les intendants sont déterminés à aller jusqu'au bout pour arracher leurs droits «légitimes». «Notre combat a commencé en 2003, mais avant cela, nous n'avons cessé de convaincre notre tutelle de la légitimité de nos revendications, notamment le bénéfice de l'indemnité de l'expérience pédagogique et de documentation, mais en vain», a indiqué M. Boubaha. Pourtant, pour régler cette omission, une réunion de travail a regroupé, en 2006, les membres de la coordination et le ministère de l'Education, un engagement a été pris par la tutelle pour corriger cette situation une fois le nouveau statut de la Fonction publique promulgué. Seulement, dès la parution du décret exécutif portant régime indemnitaire des corps communs, relevant des institutions et administrations publiques et des collectivités locales, leur octroyant des indemnités spéciales, les intendants ont été déçus, car ne figurant pas sur la liste des bénéficiaires. A ce propos, Boubaha Abdelwahid a déclaré refuser l'argument avancé par les pouvoirs publics de ne pas faire profiter le corps des intendants de ces indemnités, argument reposant notamment sur le fait que les gestionnaires n'ont rien à voir avec l'acte pédagogique. Dans ce sens, notre interlocuteur ne comprend pas pourquoi les deux poids deux mesures, «les adjoints de l'éducation, les proviseurs et les censeurs perçoivent ces indemnités, alors que normalement eux aussi n'ont rien à voir avec l'enseignement des cours. Ceci est incohérent», note M. Boubaha. En dépit de son passage à l'action sur le terrain, la coordination demeure ouverte au dialogue et à la concertation. «Nous ne faisons pas grève de gaieté de cœur, c'est l'indifférence des pouvoirs publics qui nous pousse à adopter cette stratégie. Avant d'opter pour la grève, nous avons organisé des sit-in, nous avons saisi par écrit les concernés, mais nos revendications sont restées lettre morte. Il fallait agir», ont souligné les gestionnaires des établissements qui veulent un dialogue sérieux pour le règlement définitif de leurs problèmes.