9270 travailleurs représentant le personnel d'intendance de l'éducation entament à partir d'aujourd'hui une grève de 8 jours reconductible, pour exiger «dans l'immédiat» de bénéficier de deux indemnités dont ce corps s'estime exclu, à savoir l'indemnité d'expérience pédagogique (IEP) et l'indemnité de documentation pédagogique (IDP). Initiée par la Coordination nationale du personnel d'intendance de l'éducation (CNPIE), dépendant de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE) affiliée à l'UGTA, la grève sera également marquée par l'organisation, chaque lundi et ce, à partir du 13 septembre, jour de la rentrée, de rassemblements devant les 48 directions de l'éducation à l'échelle nationale. Joint hier par téléphone, le porte-parole de la CNPIE Abdelwahab Boubaha affirme que depuis le 22 août, date du dépôt du préavis de grève, «aucun responsable du ministère de l'éducation n'a daigné prendre attache avec nous ne serait-ce que pour, un tant soit peu, désamorcer la crise qui risque de paralyser le secteur. C'est le silence total», regrette-t-il. Pour notre interlocuteur qui rappelle que la coordination est toujours ouverte au dialogue, il est inconcevable que «tous les corps du secteur de l'éducation ont bénéficié de ces deux indemnités, sauf le personnel d'intendance et ce, malgré la complexité de nos tâches». A cet effet, M. Boubaha exige au nom de la coordination l'extension du bénéfice de ces indemnités à l'ensemble du personnel de l'intendance, ce qui suppose la révision du décret exécutif 10-78 du 24 février 2010, définissant les primes et indemnités attribuées aux fonctionnaires de l'Education. «C'est seulement à cette condition que nous pourrons éventuellement revenir sur notre mot d'ordre de grève», explique le porte-parole de la CNPIE qui attend «un geste de la tutelle», pour, explique-t-il, «ne pas compromettre la rentrée scolaire qui interviendra dans une semaine». Affichant la détermination des intendants qui envisagent d'ores et déjà d'organiser un rassemblement national devant le ministère de l'Education d'aller jusqu'au bout de leurs revendications, Boubaha dira à propos de ces dernières que «pour l'heure, nous allons nous en tenir à ces deux revendications alors que notre plateforme en compte 12». Des fonctionnaires ont perçu leurs indemnités Interrogé sur les répercussions de la grève sur le fonctionnement des services au niveau des établissements scolaires, Boubaha dira sèchement : «ils ne peuvent pas fonctionner sans nous». S'agissant de la promesse de Benbouzid de verser les indemnités du premier semestre 2009 avant l'Aïd, notre interlocuteur estime que cette dernière est possible dans la mesure où «les services paie ont déjà entamé leur travail». «D'ailleurs, nous révélera une source proche du ministère, certains fonctionnaires à l'image de ceux des 3 directions d'Alger ont commencé à percevoir effectivement leurs primes». La même voix précise que pour les autres, leurs dossiers sont acheminés au fur et à mesure vers le trésor public. Nonobstant «cette promesse tenue», les syndicats autonomes prédisent une rentrée perturbée. En plus de la grève des intendants, le CLA compte marquer la rentrée par une journée de protestation alors que les autres syndicats, à l'instar du Cnapest, attendent les décisions de leurs conseils nationaux respectifs qui se tiendront au courant de ce mois. «Nous lançons un appel solennel au ministre de l'éducation nationale afin qu'il nous reçoive dans les meilleurs délais, le dialogue étant interrompu depuis des lustres», constate Messaoud Boudiba, chargé de la communication au Cnapest qui affirme que les récentes déclarations du ministre qui menace d'exclure tout enseignant ayant cumulé 3 absences non justifiées n'ont fait qu'exacerber la situation.