Le secteur de l'éducation risque fort bien de connaître des remous lors de la prochaine rentrée scolaire. A l'appel de la Coordination nationale des personnels de l'intendance, un syndicat affilié à l'UGTA, les gestionnaires de la majorité des lycées et des collèges du pays ont observé, hier au siège de la centrale syndicale, une journée de protestation pour dénoncer la non-prise en charge de leur plate-forme de revendications adressée aux autorités en 2003 et la décision du gouvernement de ne pas leur octroyer un certain nombre d'indemnités dont bénéficient actuellement les autres corps de l'éducation. Les gestionnaires des établissements scolaires, qui étaient très nombreux, en effet, à avoir rallié la capitale, font bien évidemment référence à l'indemnité de documentation et à l'indemnité pédagogique dont ils sont, disent-ils, « injustement » privés, alors que les textes de loi les définissent aussi comme les éducateurs. Si pour le moment les animateurs de cette coordination préfèrent privilégier le dialogue et la concertation, un bon nombre d'entre eux se disent néanmoins prêts à soutenir l'idée d'un débrayage dans le cas où leurs revendications resteraient lettre morte. Au-delà, ces derniers se sont surtout dits « outrés » par le mépris affiché à leur égard par leur tutelle. A ce propos, le porte-parole de la coordination nationale des personnels de l'intendance, Boubaha Abdelwahid, a déclaré refuser l'argument avancé par les pouvoirs publics pour ne pas faire profiter le corps des intendants de ces indemnités, argument reposant notamment sur le fait que les gestionnaires n'ont rien à voir avec l'acte pédagogique. Dans ce contexte, M. Boubaha a posé la question de savoir pourquoi « les adjoints de l'éducation, les proviseurs et les censeurs perçoivent ces indemnités, alors que normalement eux aussi n'ont pas grand-chose à voir avec l'enseignement des cours ». Rappelant tous les sacrifices consentis par le corps des intendants pour assurer chaque année les conditions idéales pour le bon déroulement de la scolarité des élèves, le porte-parole de la Coordination nationale des personnels de l'intendance a expliqué que ces indemnités, d'un montant global de 14 000 DA net, auraient pu aider les gestionnaires à améliorer leur pouvoir d'achat déjà mis à rude épreuve par la cherté de la vie. Il est sans doute utile de rappeler que les intendants des établissements scolaires n'ont droit qu'à une seule indemnité et celle-ci ne dépasse pas, dans les meilleurs cas, les 600 DA.