Au moins 15 insurgés islamistes ont été tués hier par deux salves de missiles tirés par des drones américains, qui ont frappé 11 fois en 11 jours dans le nord-ouest du Pakistan, où la CIA cible régulièrement les talibans et Al Qaîda, selon des officiers pakistanais. Ces avions sans pilote, de type Predator ou Reaper, dont seules l'armée américaine et la CIA disposent dans la région, ont attaqué les 11 fois dans le district tribal du Waziristan du Nord, un des bastions des talibans pakistanais alliés au réseau d'Oussama ben Laden et aux talibans afghans. A l'aube, quatre missiles se sont abattus sur une maison abritant des insurgés dans le village de Bushnaraï, a déclaré un officier des services de sécurité, sous couvert de l'anonymat. Un de ses pairs a assuré que quatre drones survolaient la zone et que les «cadavres de 11 insurgés» ont été retirés des décombres, dont des «étrangers», terme utilisé par l'armée pour désigner les combattants arabes ou d'Asie centrale d'Al Qaîda. Puis, en fin d'après-midi, à la sortie de Miranshah, chef-lieu du Waziristan du Nord, un drone a tiré deux missiles sur un véhicule, tuant quatre insurgés, selon les mêmes sources. Depuis deux ans, les drones américains ont tiré plus de 120 salves de missiles sur le nord-ouest du Pakistan, tuant plus d'un millier de personnes : des cadres et combattants des talibans pakistanais, afghans et d'Al Qaîda, mais aussi de nombreux civils, selon les militaires pakistanais. Et, depuis le 3 septembre, 11 salves de missiles ont tué au moins 68 personnes dans le Waziristan du Nord, essentiellement des insurgés selon des officiers, mais aussi des civils, selon d'autres.