Outre le barrage de Taksebt, trois nouvelles infrastructures hydrauliques sont en cours d'étude dans la wilaya de Tizi Ouzou. En dépit des investissements réalisés dans le secteur de l'hydraulique, la wilaya de Tizi Ouzou n'est toujours pas à l'abri des pénuries d'eau. Des protestations cycliques sont signalées dans plusieurs communes, contredisant les rapports «euphoriques» de l'administration. «On a soif». La complainte des citoyens revient telle une litanie sur les banderoles brandies lors des rassemblements devant les APC et les courriers adressés aux bureaux de presse. Selon des indications fournies lors d'une journée thématique sur le secteur de l'hydraulique organisées par l'APW, 40% seulement des habitants de la wilaya de Tizi Ouzou sont alimentés quotidiennement tandis que 14 % de la population reçoit l'eau dans les robinets un jour sur deux. Un constat d'irrégularité dans la distribution corroboré par les élus locaux présents à cette rencontre. Selon le maire d'Ait Boumahdi, plusieurs villages de cette commune montagneuse ne sont desservis qu'une fois tous les trois jours, une ration considérée par l'intervenant comme très insuffisante, notamment durant l'été. A Bouzeguène, Illoula, Ifigha «la situation tend à être désespérée», a relevé Dr Boudarène député du RCD. M. Aoudj, élu à l'APW, dira pour sa part que la région de Bouzeguène n'était alimentée qu'une fois par semaine durant tout l'été. La situation serait plus compliquée à M'kira, dans la commune de Tizi Gheniff, selon le premier vice-président de l'APC. «Nous endurons le calvaire ; l'eau n'est disponible dans les foyers que deux fois par mois», affirme-t-il. A Aït Zellal et à Aghribs, les écoles sont alimentées par citerne. «Nous avons envoyé un camion se ravitailler en eau afin d'éteindre un incendie qui s'était déclaré au village ; le réservoir d'eau était à sec !» a témoigné un élu de la commune de Souama. Dr Hadj Said, élu à l'APW, a soulevé le récurrent problème des fuites d'eau signalées au chef-lieu de la commune d'Azazga. Dans son intervention, le directeur de l'hydraulique a reconnu que si le problème de l'AEP a été résolu dans plusieurs communes grâce au barrage de Taksebt, il n'en demeure pas moins que des insuffisances existent toujours dans certaines localités. Il a souligné en outre que le relief, très accidenté, rend la tache très difficile pour l'exploitation des systèmes d'alimentation en eau des 1400 villages éparpillés à travers des crêtes et des collines. «L'eau est l'une de nos priorités à l'APW. Nous pensons que cette précieuse ressource n'a pas toute l'attention qu'elle mérite, et qu'elle est utilisée de façon irrationnelle. La gestion de l'eau est essentiellement une question locale. Des solutions existent ; elles sont à puiser dans la bonne gouvernance et la bonne gestion. Une fois de plus, l'argent n'est pas le seul problème. Nos plans d'investissement sont conséquents, surtout avec Taksebt qui est opérationnel et les deux autres barrages programmés (Souk n'Tlata et Sidi Khelifa). La ressource sera véritablement disponible pour peu qu'une gestion adéquate suive !» a estimé pour sa part le président de L'APW, Mahfoud Belabbas, à l'ouverture de cette journée.