La journée thématique sur le secteur de l'hydraulique organisée il y a quelques jours au siège de l'APW de Tizi Ouzou a révélé la vulnérabilité de ce secteur vital. En effet, la wilaya de Tizi Ouzou qui compte un gigantesque barrage, n'est pas encore sortie de l'auberge en matière d'alimentation en eau potable en attendant la réalisation de deux autres infrastructures hydrauliques, à savoir les barrages de Tleta et celui d'Aït Chafaa. Malgré donc tout l'enthousiasme affiché par les responsables du secteur, il a été révélé lors de cette journée que plusieurs régions de la wilaya souffrent d'un manque chronique en matière d'alimentation en eau potable comme l'indiquent les chiffres rendus publics : 42% de la population desservie est alimentée H24 ; alors qu'il était de 30% en 2009 ; 40% des habitants seulement sont alimentés régulièrement, c'est-à-dire quotidiennement alors que 14% reçoivent de l'eau un jour sur deux. Ces chiffres concernent seulement les populations desservies. Donc celles qui ne sont pas desservies et qui constituent une importante partie des habitants de la wilaya, ne reçoivent de l'eau dans les robinets que quand c'est possible. Plusieurs régions ne sont pas alimentées régulièrement. Parmi ces dernières, touchées par les irrégularités d'approvisionnement, la localité d'Aït Boumahdi, au sud de la wilaya. Au niveau de cette localité, plusieurs villages ne sont desservis qu'une fois tous les trois jours. Même topo dans la région de Bouzeguène, Illoula, Ifigha. Là, le rationnement est tel que toute cette partie de la wilaya n'est alimentée qu'une fois par semaine durant tout l'été. Au sud de la wilaya, flanc qui vient pourtant d'être raccordé au barrage de Koudiet Acerdoun, la situation est désespérée. C'est valable pour M'kira où le mot alimentation en eau potable est un vocable d'une autre langue que les habitants n'arrivent pas à pénétrer puisque parfois l'eau n'arrive qu'une fois tous les deux mois. Dans d'autres régions comme à Aghribs, la situation est aussi dramatique pour ainsi dire. Il est vrai que la région nord de la wilaya qui compte plus de dix communes est la moins lotie en la matière. Jusqu'à maintenant, aucune localité n'est raccordée au barrage de Taksebt. Le calvaire des ménagères est insupportable dans cette partie de la wilaya où les pénuries d'eau sont légion à telle enseigne que chaque année, elles faussent même la saison estivale. D'Aït Aissa Mimoun à Tigzirt, en passant par Ouaguenoun et Boudjima, Makouda, Mizrana, Iflissen et Azeffoun, ces communes de la Kabylie maritime doivent encore prendre leur mal en patience avant d e voir ce précieux liquide couler des robinets régulièrement. Il est aussi connu que cette période de l'année allant de la fin août jusqu'au mois de novembre est particulièrement éprouvante. C'est en effet durant cette période que l'eau manque le plus car c'est à ce moment que les puits et autres sources tarissent.