Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, a reconnu, jeudi, lors des questions orales à l'APN, qu'entre 2006 et 2009, les crimes économiques ont augmenté de 19,9%, alors que le taux de criminalité a enregistré, quant à lui, une baisse de 31,74%. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, a reconnu, jeudi, publiquement qu'entre 2006 et 2009, les crimes économiques ont augmenté de 19,9%, alors que le taux de criminalité a enregistré, quant à lui, une baisse de 31,74%. Devant les députés, lors d'une séance plénière, consacrée aux questions orales, le ministre de la Justice a expliqué cette augmentation par les nouvelles mesures prises par l'Etat en matière de lutte contre la corruption. «La mise en œuvre de mesures strictes concernant la concurrence et le marché parallèle a entraîné une hausse des crimes liés au domaine économique. C'est, en somme, grâce à ces outils que nous avons pu détecter ces crimes», s'est félicité M. Belaïz, qui estime que les nouveaux mécanismes mis en place par l'Etat pour la lutte contre la corruption ont porté leurs fruits. Interrogé sur les détails de ce sujet, en marge des travaux de cette séance, le ministre a estimé que des efforts sont déployés par l'Etat pour lutter contre le détournement des biens de l'Etat, la dilapidation des deniers publics, la corruption. M. Belaïz a, dans ce sens, confirmé l'envoi à l'étranger de plusieurs magistrats pour une formation dans le domaine de la lutte contre le crime organisé et la corruption, rappelant, à cet effet, la création de pôles spécialisés en matière de lutte contre le trafic de drogue, le crime organisé transfrontalier, les crimes liés au système de traitement informatique des données, le blanchiment d'argent, le terrorisme et les crimes touchant la législation inhérente au change. Le représentant du gouvernement a expliqué l'objectif visé à travers la création de l'Office central de répression de la corruption (OCRC), prévue dans l'ordonnance 10-05 du 26 août 2010. Un projet présenté, mercredi dernier, devant la commission des affaires juridiques, administratives et des libertés de l'APN et qui constituera, de l'avis de M. Belaïz, un outil opérationnel et un cadre où se conjugueront tous les efforts de prévention et de lutte contre la corruption. Déclarations de probité L'ordonnance prévoit, selon le ministre, l'introduction d'une obligation légale pour toute personne nationale ou étrangère soumissionnant pour l'obtention d'un marché public et de signer une déclaration de probité, par laquelle elle s'interdira de commettre ou d'accepter tout acte de corruption. Cette démarche, d'après le ministre, vise la consolidation des règles de transparence, d'intégrité et de compétence loyale concernant les marchés publics. Le garde des Sceaux a évoqué également le renforcement des prérogatives de la police judiciaire. Après l'élaboration d'un programme pour les juges et pour les magistrats instructeurs, c'est au tour de la police judiciaire de bénéficier du même traitement : «Nous voulons former une police judiciaire professionnelle et spécialisée dans la lutte contre les formes de crimes économiques. Nous voulons avoir des brigades économiques de haut niveau à même de pousser loin les investigations», a observé le ministre qui précise que l'office relève de la police judiciaire et ces officiers ont une mission bien définie. Par ailleurs, M. Belaïz a reconnu que l'Algérie connaît un déficit en magistrats qui avoisine les 3000. «Nous formons actuellement presque 300 juges par an. Nous allons bientôt à la formation de 470 pour tenter de réduire ce déficit. En tout, le pays a besoin d'au moins 7000 magistrats qui seront formés d'ici 2014», a-t-il dit soulignant que les nouveaux tribunaux et cours de justice ne seront opérationnels que lorsque le nombre suffisant de magistrats «compétents» sera disponible. Questionné sur l'affaire Sonatrach, le ministre a tenté de banaliser le dossier en répliquant que «le traitement de cette affaire et de toutes les autres affaires de corruption connues se déroule normalement...» Quant au dossier Khalifa et son état d'avancement, il a répondu que l'Algérie «attend la décision de la Cour suprême britannique quant au recours déposé par l'accusé concernant son extradition vers l'Algérie».