Il a avoué que son secteur accuse un déficit de quelque 3000 magistrats mais qui sera comblé au cours des toutes prochaines années. Comment stopper le crime économique? Malgré la batterie de mesures judiciaires prises par le gouvernement pour stopper ce phénomène, la menace reste réelle, persistante et les réseaux criminels sont de plus en plus forts. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz a avoué à demi-mot, tout le mal rencontré par la puissance publique à endiguer un fléau qui épuise l'économie nationale: «Les crimes économiques ont augmenté de 19,9%.» M.Belaïz a indiqué que la mise en oeuvre de mesures strictes concernant la concurrence et le marché parallèle ont entraîné une hausse des crimes liés à ce domaine. Le ministre répondait à une question d'un député sur l'efficacité de la politique de réformes du secteur pénitentiaire eu égard à «la recrudescence du taux de criminalité». M.Tayeb Belaïz a affirmé jeudi que la décision de création de l'Office central de répression de la corruption (Ocrc), prévue dans l'ordonnance 10-05 du 26 août 2010 vise «plus d'efficacité dans la répression de la corruption». Dans une déclaration à la presse en marge de la séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN), consacrée aux questions orales, le ministre a indiqué que la création de l'Office n'annulait pas la création de l'instance prévue par l'article 17 de la loi relative à la prévention et à la lutte contre la corruption. L'instance nationale de prévention et de lutte contre la corruption prévue par la loi de 2006 «a des missions et des responsabilités définies et sera renforcée par la création d'un office central chargé des recherches et de la constatation des infractions de corruption», a précisé le ministre. L'office «relève de la police judiciaire. La compétence des officiers de police judiciaire relevant de l'office qui ont des missions définies, conformément aux dispositions du Code des procédures pénales, s'étend à l'ensemble du territoire national», a-t-il souligné. Des magistrats ont été formés à l'étranger dans le domaine de la lutte contre le crime organisé et la corruption, a précisé M.Belaïz, rappelant la création de pôles spécialisés en matière de lutte contre le trafic de drogue de crime organisé transfrontalier, les crimes liés au système de traitement informatique des données, le blanchiment d'argent, le terrorisme et les crimes touchant la législation inhérente au change. Interpellé sur le scandale de Sonatrach, M.Belaïz a été très bref. Il s'est contenté de répondre que le traitement de cette affaire et de toutes les autres affaires de corruption connues «se déroule normalement». Quant à l'affaire de la banque Al-Khalifa, dissoute, dans laquelle est accusé son président-directeur général Abdelmoumene Khalifa, actuellement détenu dans une prison londonienne, le ministre a affirmé que l'Algérie «attend la décision de la Cour suprême britannique quant au recours déposé par l'accusé concernant son extradition vers Algérie». Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M.Tayeb Belaïz, a avoué que son secteur accuse un déficit de quelque 3000 magistrats. Ce déficit sera comblé au cours des toutes prochaines années, rappelant que le nombre de magistrats diplômés chaque année est estimé actuellement à 470. Dans le même contexte, M. Belaïz a déclaré que d'ici 2014, l'Algérie aura formé 7000 magistrats, soulignant que les nouveaux tribunaux et cours de justice seront opérationnels quand le nombre suffisant de magistrats «compétents» sera disponible. Belaïz revient sur le taux de criminalité en Algérie qui a baissé de 31,74% entre 2006 et 2009. Le ministre a précisé que 53 formes de criminalité ont enregistré une baisse de 31,74%. L'adoption de la loi sur la réforme pénitentiaire et la réinsertion sociale des prisonniers en 2005 a fait que, «les efforts se sont concentrés sur le redressement et la formation, un intérêt particulier ayant été accordé à l'alphabétisation et à l'enseignement tous cycles confondus ainsi qu'à la formation au sein des établissements pénitentiaires». Il a rappelé que le nombre de prisonniers intéressés par la formation et l'enseignement augmente chaque année passant de 1182 en 2000 à 23.716 en 2010, notant que 91.986 ont été inscrits à l'enseignement durant la dernière décennie. 779 prisonniers ont bénéficié d'une formation professionnelle en 2000 passant à 26.547 en 2010.