Pour l'heure, les autorités algériennes se sont contentées d'instruire le consul général d'Algérie à Djeddah «de procéder auprès des autorités saoudiennes à toutes les démarches nécessaires afin d'élucider, dans les plus brefs délais, les circonstances de cet assassinat». C'est un crime crapuleux qui a mis en émoi toute l'Algérie. Sarah Khetib, une jeune fille âgée d'à peine 14 ans, a été tuée et sauvagement violée, mardi 14 septembre, dans un hôtel à La Mecque. Venue avec des membres de sa famille pour effectuer la omra, Sarah Khetib aurait échappé à une tentative de viol et se serait jetée du balcon ou de la terrasse de son hôtel. C'est du moins ce que la police saoudienne essaie de faire croire pour expliquer cet abominable crime qui s'est déroulé au premier Lieu Saint de l'Islam. Mais selon des pèlerins algériens présents sur place, Sarah aurait été vraiment violée puis tuée avant d'être jetée du 16e étage de l'hôtel où elle séjournait ! La police saoudienne, qui a promis de faire toute la lumière sur cette affaire, n'a pas encore reconnu cette version des faits. Une attitude qui n'a pas manqué de provoquer la colère des Algériens présents à La Mecque. Des pèlerins très remontés contre les autorités saoudiennes depuis le meurtre barbare de Sarah Khetib. Des autorités qui semblent vouloir étouffer l'affaire afin de ne pas susciter encore des remous qui écorneront certainement l'image du royaume saoudien. D'ailleurs, quelque 300 Algériens se sont rassemblés devant l'hôtel pour réclamer une enquête approfondie sur les circonstances de la mort de la jeune fille. Ceci dit, avec la vague d'indignation qui s'est enclenchée dans toute l'Arabie Saoudite, il n'était plus possible de laisser planer le doute sur ce crime. Ce contexte qu'un site d'information saoudien, Burnews.com, a brisé le silence en annonçant, jeudi, que l'autopsie de la jeune fille a révélé qu'elle a été bel et bien violée, étranglée et ensuite étouffée ! Ce site saoudien a rapporté aussi que Sarah a disparu dans l'après-midi du mardi 14 septembre, lorsqu'elle a tenté de regagner sa chambre située au quatorzième étage de l'hôtel. C'est à ce moment-là que trois individus l'ont kidnappée pour l'amener sur le toit de l'hôtel afin de la violer avant de la tuer. Digne d'un film d'horreur qui donne envie de vomir aux plus impassibles des hommes, cette affaire a pris, depuis ce jeudi, une autre tournure. Et pour cause, tout indique que la police de La Mecque se livre là à un jeu troublant en tentant, coup après coup, de démentir l'affaire du viol de Sarah. «Quatre employés de l'hôtel, originaires du Yémen et du Bangladesh, ont été appréhendés et sont interrogés», a fait savoir jeudi Abdel Mohsen Al Mayman sans expliquer, du moins, si son enquête a réellement avancé. D'ailleurs, ces quatre employés ont été vite relâchés le lendemain, vendredi, car aucun soupçon ne pèse sur eux. Alors qui a violé et assassiné la jeune Sarah ? C'est à cette question que les Algériens veulent avoir une réponse. Pour l'heure, les autorités algériennes se sont contentées d'instruire le consul général d'Algérie à Djeddah «de procéder auprès des autorités saoudiennes à toutes les démarches nécessaires afin d'élucider, dans les plus brefs délais, les circonstances de cet assassinat». Le consul algérien à Djeddah a tenté hier de calmer les esprits en expliquant que rien ne prouve que Sarah ait été violée, puisque, d'après lui, le rapport de l'autopsie n'est pas encore établi. Mais avec les dernières révélations de la presse saoudienne, il y a de quoi se poser de sérieuses questions sur la volonté de la police saoudienne à mener cette enquête.