Plus de 10 millions d'enfants victimes des inondations n'ont pas profité des aides. Les agences onusiennes se sont inquiétées hier des menaces grandissantes de malnutrition pour des millions d'enfants frappés par les inondations historiques au Pakistan, en raison d'un manque de fonds persistant. Selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), plus de 10 millions d'enfants ont été affectés par les inondations dues à une mousson exceptionnelle, dont 2,8 millions ont moins de cinq ans. «L'urgence est loin d'être terminée : un grand nombre de femmes et d'enfants n'ont toujours pas pu recevoir l'aide dont ils ont un besoin extrême», a expliqué la porte-parole de l'Unicef, Marixie Mercado, lors d'un point de presse. «Le risque de malnutrition menace beaucoup d'entre eux, en particulier les plus jeunes, plus vulnérables», a-t-elle ajouté. L'aide internationale doit être augmentée le plus rapidement possible afin de permettre aux humanitaires d'assister au plus vite un plus grand nombre d'enfants, qui manquent surtout de nourriture, a-t-elle insisté.«Si nous n'y parvenons pas, les conditions des personnes affectées vont se détériorer. Cela peut se passer très vite», a poursuivi le porte-parole. Urgence Le Programme alimentaire mondial a également fait part de son inquiétude, soulignant n'avoir jusqu'à présent reçu qu'environ un sixième des 600 millions de dollars nécessaires pour couvrir les besoins alimentaires du pays. «Une de nos principales préoccupations concerne actuellement la nutrition des jeunes enfants», a insisté une porte-parole du PAM, Emilia Casella. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) en a une nouvelle fois appelé à la générosité des donateurs pour couvrir l'appel de fonds de 2,01 milliards de dollars lancé par l'ONU, particulièrement mal pourvu pour la santé, l'hygiène et les abris. «Nous avons besoin que les donateurs répondent (à cet appel) de manière large», a encore dit Mme Mercado. Les questions de santé sont également un sujet de préoccupation pour les humanitaires. Quelque 5,6 millions de victimes des inondations ont reçu des traitements pour des diarrhées, des problèmes respiratoires, le paludisme ainsi que de nombreuses maladies de la peau, a indiqué de son côté l'Organisation mondiale de la santé. Les cas de diarrhées sont supérieurs de 30% à ceux enregistrés durant la même période il y a un an, a relevé un porte-parole de l'OMS, assurant toutefois que la situation restait encore largement sous contrôle.