Parmi les personnes arrêtées suite aux émeutes qui ont touché la commune d'El Attaf (Aïn Defla), dimanche dernier, 54 ont été présentées au magistrat instructeur près le tribunal local qui les a placées toutes sous mandat de dépôt, nous ont appris jeudi dernier des sources crédibles. Les mis en cause, dont des adultes, des adolescents et même des lycéens, ont été incarcérés à la prison de Chlef, distante de 30 km d'El Attaf. Ils sont accusés, selon les mêmes sources, de troubles à l'ordre public et de dégradation de biens d'autrui. Ces arrestations font suite, rappelons-le, à la manifestation organisée par des citoyens de plusieurs localités de la daïra d'El Attaf pour exiger le versement de la prime de scolarité de 2000 DA. Ils estiment être en droit de percevoir cette indemnité accordée par l'Etat aux couches démunies. Néanmoins, les dossiers introduits dans ce sens par les familles concernées ont été soit rejetés, soit satisfaits partiellement par la commission de daïra, nous ont indiqué les protestataires. Ils ajoutent que les responsables saisis à cet effet n'ont pas daigné leur réserver une suite favorable, d'où le recours à ce mouvement de protestation qui a tourné à l'émeute après une occupation du tronçon de la route nationale pendant la journée de dimanche. Après avoir attendu vainement l'arrivée des autorités dont ils réclamaient la présence, les manifestants ont lancé des pierres contre les édifices publics et des véhicules, leur causant des dégâts. La foule a été dispersée après l'intervention des brigades antiémeutes de la police dépêchées de Chlef. Aux dernières nouvelles, la wilaya ne s'est toujours pas prononcée sur les revendications des citoyens qui s'estiment lésés par le commission de daïra. Pendant ce temps, des jeunes croupissent en prison à quelques jours des fêtes de l'Aïd El Fitr et attendent leur jugement.