Les autorités chargées de l'eau et des ressources hydriques dans la wilaya de Béjaïa sont face à un véritable casse-tête. Et pour cause. Tant attendue par les citoyens, l'eau du barrage de Tichi Haf, réalisé entre les communes de Tamokra et de Mahfouda (Béjaïa), qui est arrivée dans les robinets il y a peu, n'a pas été à la hauteur des espérances. Son odeur «nauséabonde» continue à déplaire aux consommateurs à qui elle servie et qui doutent encore de sa potabilité malgré les assurances répétées et à force d'analyses des autorités. Dans ce contexte, le chef d'exploitation du barrage de Tichi Haf avait informé le directeur de l'hydraulique de la wilaya de Béjaïa des lâchers d'eau qui sont programmés par une vidange de fond du lac. «Afin d'améliorer la qualité de l'eau brute du lac du barrage de Tichi Haf, une opération de lâchers d'eau, d'un débit de 15 m3 par seconde, a été programmée à partir du 29 août dernier», peut-on lire sur cette correspondance rendue publique aux sièges des APC, le long du couloir Akbou-Béjaïa. Il lui a recommandé en outre de «prendre les mesures nécessaires et utiles pour parer les risques d'inondations. Avant cela, pour atténuer l'odeur de cette eau de «mauvais goût», les autorités entendaient la mélanger, pour ce qui est de la ville de Béjaïa, à l'eau acheminée depuis El Ainsar Azgzaw. Cela fait quatre ans que le barrage de Tichi Haf a été mis en eau, soit en août 2006 et la stagnation de cette eau pendant tout ce temps est pour quelque chose dans la perte de sa qualité gustative tandis que d'autres invitent à ne pas espérer avoir le même goût qu'une eau de source. Au lendemain de l'arrivée, le 20 juillet dernier, de l'eau de ce barrage au quartier d'Ihaddaden, dans la ville de Béjaïa, en présence du ministre Abdelmalek Sellal, les habitants sont sortis dans la rue pour dénoncer sa mauvaise odeur. «On ne peut même pas se doucher avec», se plaignent à ce jour certains. Les mêmes plaintes se sont exprimées dans la ville d'Akbou, la première à avoir l'eau du barrage. Les habitants se sont alors rabattus sur l'eau minérale et celle des fontaines ou autres sources. Un volume global de 47 millions de mètres cubes devra être transféré chaque année pour les besoins de l'alimentation en eau potable de pas moins de 715 000 habitants de 23 communes. Pour le traitement de l'eau brute, des stations ont été réalisées dont deux sont opérationnelles.