Le parti du président vénézuélien, Hugo Chavez, conserve sa majorité absolue au Parlement à l'issue des élections législatives de dimanche, mais l'opposition réalise une percée significative après avoir boycotté le précédent scrutin. Le parti de Chavez, le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV), décroche 94 sièges sur 165, et les partis d'opposition toutes tendances confondues, 62, selon les données électorales publiées hier. Six sièges restent à départager et trois sont réservés à des partis indigènes. Le chef de file de la gauche radicale latino-américaine n'atteindra donc pas son objectif de conserver 110 sièges, les deux tiers du Parlement, pour «radicaliser» sans obstacles majeurs la mise en oeuvre du «socialisme du XXIe siècle». Il ne devrait pas non plus avoir la majorité confortable qu'il souhaitait pour aborder la présidentielle de 2012, à laquelle il veut se représenter. La fête annoncée devant le palais présidentiel de Miraflores a été annulée et Chavez, d'habitude très loquace, n'a pas fait d'apparition. Il s'est contenté d'évoquer «une solide victoire, suffisante pour continuer à approfondir le socialisme bolivarien et démocratique», sur Twitter, le réseau social sur internet. Sans majorité qualifiée, Chavez ne pourra pas faire passer de lois organiques ou faire des nominations clefs sans négocier avec l'opposition. Ces cinq dernières années, le Parlement monocaméral était devenu une chambre d'enregistrement des décisions du président, le PSUV disposant d'une majorité écrasante à la suite du boycott du précédent scrutin par l'opposition en 2005.