Une crise persistante secoue, depuis septembre 2004, l'Assemblée populaire communale de Sétif. Au grand dam de ses administrés, elle ne trouve toujours pas un épilogue devant permettre à l'institution d'une aussi grande agglomération (300 000 âmes) de se focaliser sur les innombrables problèmes qui empoisonnent l'existence à la cité, gangrenée par la détérioration du cadre de vie. Ainsi, la discorde entre le P/APC, qui est isolé, et 24 autres élus (13 d'El Islah, 3 HMS et 8 autres de sa propre formation le FLN) se trouve à un point de non-retour. Le wali, qui a rencontré récemment une délégation des opposants, puis le conseil exécutif communal, a tenté pour le bien de la collectivité de rapprocher les deux ailes et de calmer le cas échéant l'ardeur des dissidents qui persistent et signent. Leur correspondance du 18 octobre 2005, transmise au chef de l'exécutif, illustre bien le fossé qui sépare désormais les deux parties. Ces dernières qui brandissent l'article 55 de la loi n° 90-08 du 7 avril 1950 portant le code communal, stipulant qu'« en cas de retrait de la confiance de l'assemblée communale à son président, celle-ci le démet de ses fonctions par un vote de défiance public à la majorité des deux tiers de ses membres », lancent à travers le document précité un ultimatum au P/APC devant choisir entre la démission et l'application de l'article susnommé avant le 8 novembre 2005, coïncidant avec la tenue de la session de l'assemblée. Les élus ont par ailleurs consigné 17 griefs à l'encontre du premier magistrat de la ville qui est accusé de mauvaise gestion. Ils lui reprochent en outre sa politique de deux poids deux mesures dans la gestion des affaires des citoyens. L'incapacité du P/APC à représenter dignement la municipalité dans diverses circonstances (locale, nationale et internationale) n'a pas été occultée par l'opposition qui met en outre le doigt sur le comportement du maire qui ne s'empêche pas, selon elle, à quitter impromptuement les séances de travail relatives aux sessions. Les questions inhérentes à la location du marché hebdomadaire des voitures, qui enregistre une perte sèche de 30 millions de dinars et l'attribution d'autorisation de constructions illicites à Cheikh Laifa, ont été posées, tout comme l'histoire des travaux effectués à Aïn S'fiha au profit de privés. Saisi pour trancher dans ces conflits qui minent plus de 40 APC, le wali considère que 90% de ces problèmes résultent de conflits personnels. Ces « conflits personnels » qui perdurent depuis des années, dans certains cas, se répercutent sur la bonne marche de ces institutions qui sont soit bloquées ou « gavées » par la suspicion. Cette situation ne peut plus durer d'autant que plus de 7000 milliards de centimes sont injectés dans le développement de la wilaya ne pouvant se réaliser avec des assemblées en conflits sans fin...