La session ordinaire du conseil communal d'hier a été écourtée. M. Belhaouki, le président de l'APC de Sétif, s'est trouvé dans l'obligation de lever la séance une heure après son ouverture. La non-adoption de l'ordre du jour par seize membres sur les trente présents en est la cause apparente. Le FLN, majoritaire avec treize élus, s'est disloqué. La tendance Benflis, et à sa tête l'ex-président de l'APC, qui a remis son tablier en mai dernier, est, nous dit-on, l'instigatrice de cette crise qui secoue pour la énième fois l'une des plus riches et importantes communes du pays. Les trois élus du MSP et les treize d'El Islah se sont retirés. Ils ont donc rallié le camp des dissidents. Ces remous à répétition relèguent les affaires du citoyen au dernier plan. Les élus du MSP pointent le doigt sur la composante de l'exécutif. « Cet exécutif n'a pas l'étoffe et l'envergure pour gérer les affaires d'une aussi importante cité », nous dit le Dr Manallah, chef du groupe MSP au sein de l'Assemblée. Les représentants d'El Islah exigent, selon certaines indiscrétions, les vice-présidences du social, du patrimoine et du jumelage. Faute de quoi, la dissidence perdurera. Le groupe de l'ex-président de l'APC abonde dans le même sens et demande, dans un communiqué remis au premier magistrat de la ville, la révision de la composante de l'exécutif une nouvelle fois. Le son de cloche du maire est tout autre : « L'Assemblée est minée. Nos tentatives de moraliser la gestion des deniers publics n'ont pas été du goût de certains qui brandissent à tout bout de champ la défiance et le retrait de confiance. » Les élus du RND, au nombre de quatre, n'ont pas voulu se mouiller. Cela dit, les innombrables points inscrits à l'ordre du jour ont été, et au grand dam des concernés, renvoyés aux calendes grecques. En outre, la session, qui s'est terminée en queue de poisson, a failli tourner en un combat de boxe entre l'ex-président de l'APC et le vice-président chargé du social, tous deux FLNistes, mais de camps opposés. Les pouvoirs publics vont-ils réagir et remettre de l'ordre dans l'« arène » d'une des plus grandes agglomérations du pays qui ne mérite pas, eu égard à ses potentialités, ce triste sort ? Nous y reviendrons.