Sur une colline située à quelques encablures du boulevard principal de la nouvelle ville Ali Mendjeli, une bâtisse bleue domine les constructions de la zone d'activités. Le siège de la Société d'impression de Constantine (Simprec) s'étend sur une superficie totale de 7823 m2, dont 3223 m2 bâtis. Créée le 13 septembre 2004, la Simprec, dont les locaux ont été réalisés en un temps record (une année), entamera sa phase décisive avec la réception des équipements d'impression importés d'Allemagne, à la fin du mois d'octobre 2006. La rotative, qui devrait attendre son acheminement vers Constantine, a été stockée dans un hangar aménagé au port de Skikda. Le lancement, à une cadence accélérée des travaux des infrastructures, en 2006, sera suivi du recrutement du personnel technique au mois de novembre de la même année. Une fois toutes les procédures de recrutement terminées, une équipe composée d'un chef de projet et de cinq ingénieurs, dont deux électroniciens, deux mécaniciens et un électricien, fera le déplacement vers la ville de Plauen, en Allemagne, à la fin de l'année 2006, pour effectuer un stage de formation de 15 jours dans les locaux de la maison Man. «Ce séjour nous a permis d'acquérir les notions théoriques pour nous familiariser avec les techniques très sophistiquées offertes par les rotatives Man-Roland, commandées par la Simprec, pour être installées dans ses locaux à Constantine», affirme un ingénieur électronicien. Premier journal en couleur à l'Est «La machine importée, de type Cromoman 70, est la dernière née des équipements allemands, avec une très haute technologie, dotée d'une capacité d'impression de 50 000 exemplaires/heure, avec la possibilité de produire un journal de 32 pages de format tabloïd, dont 16 pages en couleurs ; une capacité qui peut être augmentée à 70 000 exemplaires/h», poursuit-il. La même équipe, renforcée par deux imprimeurs, entamera, dès son retour, une formation pratique de six mois à Alger dans les ateliers de la société ALDP qui vient juste de lancer la mise en service de ses équipements. «Les ingénieurs recrutés par la Simprec, ayant déjà une expérience appréciable dans d'autres secteurs, exercent pour la première fois dans le domaine de l'impression», dira Lilia Kahlouche, nouvellement installée à la direction de la Simprec. La cadence du travail a augmenté dans les ateliers de la nouvelle ville Ali Mendjeli, après l'achèvement des aménagements nécessaires pour accueillir la rotative dont le montage a été entamé en avril 2007, pour être achevé en août de la même année, avec l'aide d'une équipe allemande, la même qui a dispensé la formation en Allemagne aux techniciens de la Simprec. «C'est une opération délicate, avec la mise en place par étapes des parties mécanique, électrique et informatique avec les différents accessoires, avant de passer à la programmation sur place des différentes tâches à effectuer», précise un ingénieur de la Simprec. La date du lancement de l'impression approche avec le début des essais dès les premiers jours du mois d'octobre 2007. Une étape indispensable pour le réglage des machines, avant d'entamer la première impression à l'Est d'un journal en couleurs le 17 octobre 2007. «Cela nous a demandé un travail de 15 jours pour parvenir aux normes requises à travers les correctifs apportés à la machine», note un technicien. Le 17 octobre 2007 a été un jour mémorable pour le personnel de la Simprec. La naissance d'un journal, après de longs mois de gestation, est un évènement dans la vie de cette société ayant su relever le défi grâce au dévouement indéfectible d'une équipe, qui croyait solidement à la réussite. Un mois plus tard, soit le 17 novembre 2007, El Watan tire en couleur pour la première fois, à l'Est du pays, avec 20 000 exemplaires par jour dans une première étape, avant de passer à près de 30 000 exemplaires aujourd'hui. L'imprimerie, qui publie actuellement cinq titres, dont le quotidien El Watan et ses deux suppléments hebdomadaires (Economie et Immobilier), a atteint une moyenne journalière de 200 000 exemplaires. «Nous sommes capables de faire plus à l'avenir à la demande des diffuseurs», notera la directrice de l'entreprise. Pour cette dernière, «cet investissement important a permis aussi la création de 54 postes d'emploi, dont 33 dans le technique et 21 dans l'administration, avec un régime de travail de 2 équipes travaillant 7 jours sur 7 en intermittence». Le personnel qui compte cinq femmes a une moyenne d'âge de 36 ans. Une équipe motivée et dévouée La prise de service commence dès 16h, avec la réception des pages au niveau du laboratoire d'infographie où se fait le contrôle des gabarits. L'équipe de nuit entamera par la suite la programmation des machines avec les réglages de l'eau et de l'encre. Une fois bouclées, les pages passeront dans la chambre noire où elles subiront le procédé d'insolation sur des plaques d'aluminium, destinées à être installées dans la rotative où l'impression se fera selon le procédé Offset. «L'entretien de la rotative, ainsi que les tâches de nettoyage, de réglage et de vérification, s'effectuent quotidiennement en prévision du travail de nuit. Rien n'a été laissé au hasard, puisque les locaux sont même équipés d'un groupe électrogène en cas de coupure d'électricité», notera la directrice. «Il nous est arrivé de travailler durant toute la nuit avec le groupe, lors des fréquentes coupures à Constantine», ajoutera-elle. Si pour les techniciens de la Simprec, les problèmes techniques survenus, à ce jour, ont de tout temps été maîtrisés, le souhait de voir une deuxième rotative installée est vivement exprimé. «Cela nous permettra de travailler plus à l'aise et nous ouvrira des possibilités pour concrétiser d'autres produits, comme ce fut le cas pour l'expérience d'impression d'un manuel d'anglais de 4e, ayant donné entière satisfaction à notre client», affirme un cadre de l'entreprise. A la Simprec, l'on ne cesse d'afficher une ambition légitime, celle d'aller de l'avant pour offrir une meilleure prestation par une équipe qui a su relever tous les défis.
