La simple évocation de la propagation de la diphtérie n'a pas cessé de résonner comme un redoutable fléau au sein de la population de Chelghoum Laïd qui s'est laissé gagner par une véritable psychose en cette dernière décade de Ramadhan, précisément après l'annonce du décès d'une femme, âgée de 34 ans, répondant au nom de Dalila Arik, apprend-on de source hospitalière. La victime, originaire de douar Meghalssa, distant d'une dizaine de kilomètres à l'est de Chelghoum Laïd, a fait l'objet d'une évacuation sur le secteur sanitaire de la même localité en date du 17 octobre, à cause, initialement,d'une méchante angine purulente. Les médecins à son chevet détecteront sous les amygdales pharyngées de la malade, la présence d'une membrane blanche sans danger notable toutefois, mais son état demeurera stationnaire jusqu'au 20 du même mois, date à laquelle elle fut transférée sur l'hôpital de Constantine. Elle décédera le plus étrangement du monde, le 26 du mois courant. Selon une source médicale autorisée, la défunte a contracté la « mystérieuse angine », probablement dans un endroit confiné tel que les « hammams » et ajoutera que les examens approfondis ont permis de diagnostiquer que la bactérie à l'origine de l'angine fatale dégage de la toxine qui a des influences irréversibles sur le cœur et le cerveau. Les symptômes cliniques prélevés se présentent quant à eux sous la forme d'une dysphagie accompagnée d'une fièvre élevée. Entre temps, Kamandji, une fillette de 7 ans, est transférée aux urgences médicales de Chelghoum Laïd et 6 autres cas présentant manifestement des symptômes analogues sont évacués sur l'hôpital de Oued Athmenia. La nouvelle de la mort tragique et troublante de cette femme s'est répandue comme une traînée de poudre dans les quatre coins de la ville et n'a pas manqué de provoquer une panique indescriptible parmi la population qui partira motu proprio à l'assaut des établissements sanitaires prodiguant le fameux vaccin, tandis que le service d'ordre appelé à la rescousse prenait eau de toutes parts et semblait carrément dépassé. Entre autres, les plus folles rumeurs auront fait leur œuvre, avançant en plus que le secteur sanitaire de Chelghoum Laïd et les sous-secteurs de Oued Athmenia et Aïn Melouk qui lui sont rattachés, ne disposent en tout et pour tout que de 22 000 doses de vaccin, alors que la population globale de ces trois agglomérations avoisine les 100 000 âmes. Contactée à ce sujet, une source proche des urgences médicochirurgicales confirmera que la très large disponibilité du vaccin en question, acquise grâce à la célérité et l'étroite collaboration de la direction de la santé et de la population de Constantine avec celle de Mila, permet d'assurer une couverture totale à la population entière. L'on nous informe par ailleurs que la campagne de prévention qui a débuté le samedi 29 était initialement destinée à toute personne âgée entre 1 et 18 ans, mais que face à l'évolution inquiétante de cette pathologie intrigante, des instructions en provenance du ministère de tutelle ont enjoint l'ordre de généralisation sans exclusive de l'opération préventive de vaccination. A cet effet, trois points de vaccin : la PMI, le service prévention et le sous-secteur sont d'ores et déjà mobilisés. Il a en outre été décidé que les écoliers, les collégiens et les lycéens seront vaccinés dès samedi prochain au niveau de leurs établissements scolaires respectifs. S'agissant des autres sujets hospitalisés, l'on nous précise qu'ils sont hors danger à l'heure qu'il est, car la phase d'incubation de la bactérie n'a pas développé des signes cliniques aggravants chez ces derniers. Mais la prudence reste de mise.