Les autorités ne semblent pas décidées à résoudre définitivement les problèmes liés aux inondations et à la fragilité des immeubles. Cette situation met à nu l'incompétence des autorités : à chaque averse, les réseaux d'assainissement de plusieurs quartiers sont complètement obstrués.Cas surprenant : la trémie Fernane Hanafi, au Ruisseau, ouverte dernièrement à la circulation par la direction des travaux publics (DTP), a été inondée alors que les problèmes que devraient poser les différents réseaux, complètement transférés, sont supposés réglés. A la Société d'assainissement des eaux et d'assainissement d'Alger (Seaal), on reconnaît l'existence de ces problèmes qui sont, rassure-t-on, en partie maîtrisés. «La situation s'est beaucoup améliorée par rapport aux dernières années. De 70, le chiffre de points noirs à travers la capitale est tombé à 30. Nous faisons en sorte de réduire encore ce chiffre en prenant en charge les réseaux existants ou en en créant d'autres», relève le chef du service assainissement à Seaal, M. Boudab, qui fait remarquer que la société mobilise ses équipes en permanence à chaque bilan météo spécial (BMS) de l'Office de météorologie (ONM) ou de la wilaya. Le directeur met en avant des problèmes rencontrés actuellement par la société qui gère en partie le réseau d'assainissement d'Alger : sous-dimensionnement du réseau, obstruction des ouvrages et des avaloirs pris en charge par d'autres entités (APC, différentes EPIC de la wilaya) qui «manquent de coordination». Tout en mettant en avant les difficultés liées au lancement de nouveaux chantiers, M. Boudab relève que les trémies posent problème à la société : «Nous sommes intervenus à la trémie Fernane Hanafi en pompant les eaux stagnantes. Le diagnostic n'est pas encore fait. A la trémie Maurétania, à Alger-Centre, une chambre des réseaux d'Algérie Télécom est à l'origine de ruissellements permanents. AT créera un nouveau réseau pour résoudre ce problème.» Le responsable parle de l'élaboration d'un schéma directeur de l'assainissement, discuté avec la direction de l'hydraulique : «Le schéma, discuté avec la direction de l'hydraulique sera approuvé le mois prochain. A la faveur de l'adoption de ce mécanisme, tous les problèmes liés à l'assainissement seront pris en charge.» Il est à noter, par ailleurs, que les travaux des collecteurs de Oued Mkcel et du collecteur intercommunal (CIC) supervisés par la direction de l'hydraulique, n'ont pas été achevés, alors que des personnes indélicates continuent, sans relâche, de construire sur les lits des oueds sans que les autorités locales s'y intéressent. Vieux bâti, vieux problème… L'arrivée de la saison des pluies pose aussi le problème du vieux bâti à Alger. Fragilisés par le séisme de 2003 mais aussi par les travaux de réhabilitation menés à la hâte par des entrepreneurs privés, des immeubles, classés pourtant dans la catégorie rouge, sont toujours occupés. Selon le directeur du logement, la wilaya a recensé près de 700 immeubles menaçant ruine (IMR). «Quelque 140 familles ont été déjà relogées. L'opération se poursuivra dans les prochains mois, jusqu'à la prise en charge complète des occupants de ces immeubles qui menacent ruine», confirme le directeur du logement, Mohamed Smaïl. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Moussa, a indiqué que les privés doivent participer aux opérations de réhabilitation de ces immeubles dont la nature juridique n'est pas souvent claire, d'où la difficulté de lancer des travaux de confortement ou de démolition.