Pour les voyagistes, bon nombre d'articles de la nouvelle réglementation sont répressifs et pénalisent énormément les véritables professionnels. Les agences de voyage de 13 wilayas de l'est du pays, affiliés au syndicat national des agences de voyage (SNAV), se sont réunis la semaine dernière à Sétif, où le décret exécutif n°10-186 du 14 juillet 2010, modifiant et complétant le décret exécutif n° 2000-48 du 1er mars 2000, fixant les conditions et les modalités de création et d'exploitation des agences de tourisme et de voyages, ainsi que la Omra 2010, ont été discutés. Le Président et des membres du SNAV, ainsi que des représentants de la région centre, ont pris part à ce conclave, ponctué par d'importantes résolutions et recommandations. En abordant le premier point relatif au décret précité, les participants qui ne cachent pas leurs inquiétudes, estiment que bon nombre d'articles du présent décret sont répressifs et n'encouragent pas l'exercice d'un tel métier, accusant un grand retard par rapport à nos voisins, ayant en la matière décollé. Placés devant le fait accompli, les voyagistes qui considèrent ce décret comme une atteinte sans précédent à l'activité du secteur, demandent un temps moratoire variant de 12 à 18 mois de réflexion qui va dans l'intérêt du pays, pour pouvoir le modifier, le corriger et pourquoi pas l'enrichir. Ces derniers mettent en garde l'application du document en question, pouvant, selon eux, engendrer de graves répercussions sur le secteur. L'article 15 du nouveau décret, publié dans le journal officiel n° 44 du 21 juillet 2010, stipulant: «La durée de la licence est fixée à trois (3) ans, la licence est renouvelable pour la même période incessible et intransmissible», est le plus important point de la discorde. «Cette manière de faire du ministère, qui veut mettre tout le monde dans le même sac, pénalise la profession soumise, désormais, au bon vouloir et à la merci d'un bureaucrate en charge du renouvellement du dossier. Au lieu de s'attaquer aux véritables problèmes, tels que le transfert de fonds, sachant que la majorité des agences utilisent le système «D» pour l'exportation de devises relatives aux opérations de la Omra, pèlerinage et saison estivale, on nous embourbe avec ces tracasseries administratives», dira un voyagiste de la région. Le volet inhérent au dossier «Omra campagne 2010», a, quant à lui, fait l'objet d'une attention particulière de l'assistance, ayant au nom de l'ensemble des adhérents au syndicat, manifesté son mécontentement quant aux accusations des responsables de l'Office national du Hadj et de Omra. Lesquels ont, d'après les voyagistes, engendré un climat de suspicion et ouvert la voie à la rumeur. Les professionnels qui se sont par ailleurs engagés à tout entreprendre pour démasquer les opportunistes et autres amateurs qui tentent de souiller, disent-ils, la profession, pointent du doigt la compagnie nationale. D'après les membres du SNAV, celle-ci est la seule responsable des désagréments occasionnés, au niveau des aéroports de Médine et Djeddah, à des centaines de pèlerins algériens qui ne vont pas de sitôt oublier la dernière Omra de l'année en cours.