Le syndicat revient sur sa décision de boycott après avoir entamé le dialogue avec la tutelle et établi une plate-forme de travail. Le dialogue entamé entre le ministère du Tourisme et de l'Artisanat et le Syndicat national des agences de voyages (Snav) semble avoir porté ses fruits. La décision est prise, et le syndicat la communiquera officiellement dans les prochains jours. Les agences de voyages, du moins celles adhérentes au Snav (environ 500), sont priées de se soumettre au nouveau décret et déposer leur dossier dans les délais requis, avant le 20 janvier prochain. Smaïl Mimoune, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, vient ainsi d'éviter une situation qui ne faisait que s'envenimer. La majorité des agences avait boycotté le Sitev et se préparait à radicaliser la protestation. Le ministre a prouvé qu'il était homme de dialogue, ce que les agences ont apprécié. Mais il reste à prouver qu'il est, aussi homme de parole, et là les agences l'attendent au tournant. “La loi relative à la création et au fonctionnement des agences de voyages doit être révisée”, s'est-il engagé, convaincu que toute tentative de relancer le tourisme serait vaine sans l'entière adhésion et participation des véritables acteurs du terrain. Pour cela, Smaïl Mimoune a entamé une série de rencontres au siège de son département entre le Snav et plusieurs intervenants en relation avec le bon fonctionnement du tourisme, à savoir les Affaires étrangères, Air Algérie, les impôts, Gestour, ou encore les représentants de la Banque d'Algérie pour mettre à plat les entraves à même d'assurer la relance de l'activité touristique. “Une première que nul autre ministre n'avait tentée jusque-là”, de l'avis des représentants du syndicat qui voient d'un très bon œil “ce geste” prometteur. “Nous ne sommes pas des jusqu'au-boutistes. Nous voulons juste être pris au sérieux, qu'on voit en nous un partenaire incontournable et qu'on cesse de nous coller l'étiquette de voyous qui profitent des citoyens et surtout de nos pèlerins”, ont-ils dénoncé, reconnaissant que la corporation abrite, en effet, des agences opportunistes et non sérieuses. “Nous sommes d'accord avec le ministre lorsqu'il soutient que cette corporation doit être assainie. Mais cela doit être fait de manière objective basée sur des faits avérés”, ont-ils réclamé, visiblement excédés que toutes les agences soient mises dans le même sac chaque fois que l'une d'elle n'assure pas sa mission correctement. “Les agences de voyages veulent bien faire du réceptif, mais encore faut-il que les conditions soit réunies”, ont-ils assuré comptant trouver une oreille attentive auprès du ministre. Celui-ci n'a pas manqué de rassurer encore une fois lors de sa sortie sur le terrain qui l'a mené à Djanet le week-end dernier. Aux côtés du wali d'Illizi, Smaïl Mimoune a profité de la présence de Bachir Djeribi, président du Snav, de Salaheddine Hamina, président du Snav Alger, à côté de Senouci Lyès, vice-président chargé de la communication, et de Hebri, SG du Snav de Tamanrasset, de Zegri, président du Snav d'Illizi, ainsi que de la majorité des 41 agences de voyages de la wilaya. Une assistance attentive devant laquelle le ministre a abordé la nécessité de créer une commission locale de réflexion sur la stratégie du développement du tourisme saharien. L'occasion de revenir sur les préoccupations de la corporation qui ne sont pas sans impact sur toute l'activité. La rencontre de Djanet, symbolique à plus d'un titre, vient ainsi couronner un travail de fourmi entrepris par le Snav qui a réussi à faire entendre sa voix. Les six régions visitées jusqu'à présent par le ministre n'ont pas été choisies au hasard mais obéissaient à une logique de travail et d'écoute. Elles représentent les six pôles qui constituent le syndicat. Celui-là même qui a une vision et des propositions à faire valoir dans la relance du tourisme plutôt que de se contenter de subir.