Les maternités dans les zones rurales de la wilaya de Tizi Ouzou sont de moins en moins fréquentées. A travers toutes les localités où ces structures existent, le constat est le même. Les services de maternité et de gynéco-obstétrique sont fuis par la population en raison d'insuffisances et manque en matière d'équipements et de personnel. Ces établissements de santé publique demeurent l'ultime recours dans les cas d'urgence quand le citoyen est contraint de solliciter les services d'une structure la plus proche. A Aït Yahia, dans la daïra de Aïn El Hammam, bien qu'une clinique maternelle existe, elle est très loin de répondre aux besoins de la population locale. Le chef de service rencontré sur les lieux, M. Kessar, avoue : « Ici nous travaillons avec des moyens minimes. » La contrainte majeure rencontrée dans ces établissements demeure le déficit criant en matière de personnel spécialisé, à savoir des gynécologues et des sages femmes. La maternité de Taka N'ath Yahia, selon son responsable, fonctionne avec trois sages-femmes au total qui assurent des rotations de 24 heures chacune en temps normal. Tenant compte de la situation géographique de cette région, qui se trouve à près de 1000 m d'altitude et à quelque 70 km de la ville de Tizi Ouzou, la maternité d'Aït Yahia se trouve en état d'alerte à chaque arrivée de la saison hivernale. « Notre inquiétude s'accentue avec les enneigements, très fréquents dans la région, qui nous coupent du reste du monde pendant de longues semaines », déclare M. Kessar. Pour affronter de telles situations délicates pendant l'hiver, le même responsable ajoutera : « A situations exceptionnelles, moyens exceptionnels. » Dès que la neige arrive, c'est tout le personnel de la maternité qui est mobilisé et retenu sur place. Les accouchements qui peuvent être traités au niveau de la maternité ne présentent donc aucun problème contrairement aux cas qui nécessitent une évacuation vers le secteur sanitaire de Aïn El Hammam ou vers le CHU de Tizi Ouzou. Ces cas deviennent impossibles lorsque toutes les routes sont coupées pendant plusieurs jours par les chutes de neige. Pour être toujours prête et parer à toute éventualité, la maternité veille à ce que l'unique ambulance dont elle dispose soit en marche. A l'intérieur de la clinique, il n'est pas omis de préparer les moyens de bord existants, notamment les équipements de chauffage. Contrairement à la maternité d'Aït Yahia, celle des Ouadhias est soumise à des critiques de la population. Dans cette structure, où les responsables ont refusé de nous rencontrer, les patients ayant eu affaire à cet établissement de santé n'ont pas manqué de relever l'absence des mesures d'hygiène. Des cas de maternité sombrant dans le laisser-aller à travers les localités de la wilaya de Tizi Ouzou sont multiples. Dans la commune d'Aït Yahia Moussa, les citoyens sont nombreux à pointer un doigt accusateur vers la maternité locale, dont l'utilité publique s'est rétrécie comme une peau de chagrin au fil du temps.