Les éditions « Les trois pommes » d'Oran, dirigée par l'écrivain Mohammed Souheil Dib et dont la collection « Héros et légendes d'Algérie » viennent d'éditer un nouveau numéro en collaboration avec le ministère de la Culture. Cette fois, c'est de la légende de Sidi Wâlî Dadda qu'il s'agit. Un illustre personnage que peu d'Algériens connaissent « c'est un saint célèbre d'Alger, pourtant » précise l'auteur. Cela se passait du temps de Hassan Aghâ, troisième roi d'Alger la bien gardée... C'est comme cela que commence la légende, tel un conte que le talent de Dib rend encore plus fascinant. Dans un style ensorcelant. Le récit est « ponctué » d'illustrations expressives et de très grande qualité esthétique et technique. Le lecteur est entraîné avec saveur dans les méandres d'une légende où crédulité, superstition, fourberies, sagesse et puissance divine sont les ingrédients d'une histoire aboutissant, comme c'est toujours le cas dans ce type de littérature, à une morale réconciliatrice, salvatrice... « Ô toi qui visiteras un jour le sanctuaire de Sidi Wallî Daddâ, regarde les gravures populaires qui le montrent navigant sur un tapis de prière tiré par des poissons. Et près de sa tombe, arrête-toi devant le fameux bâton qui rappelle aux hommes que l'ouïe d'Allah ne saurait être sourde à l'appel des pieux... » Le mérite de Mohammed Souheïl Dib dans cette collection est de réussir à nous transporter loin, aussi loin dans les richesses de l'Algérie des « fées et des anges » avec amour et de nous apprendre un pan de notre histoire que nous ignorons par négligence ou carrément par incompétence...