Comment aujourd'hui les titres de journaux ne doivent plus demeurer une simple aventure intellectuelle ? Telle est la question qui n'a cessé de revenir dans les débats lors du séminaire ayant pour thème « Les médias et la société de l'information au Maghreb : de l'intégration aux défis de la régulation ». Une rencontre organisée par le Syndicat national des journalistes (SNJ) algérien avec le concours de la Fondation allemande Konrad Adenauer, à l'hôtel El Manar de Sidi Fredj (Alger) les 11 et 12 septembre dernier. Or, au fur et à mesure, les participants à ce séminaire se rendaient compte que, plus que jamais, il y a nécessité d'inscrire les problèmes actuels de la corporation en rapport avec l'évolution de la notion d'entreprise de presse. Même si, à des degrés divers, les médias dans les pays du Maghreb partagent ce souci. Pour Belkacem Ahcène-Djaballah, professeur associé à l'Institut des sciences de l'information et de la communication (ISIC) d'Alger juge que « passé la période de floraison de titres en Algérie et un parcours plein de sacrifices, la corporation se retrouve aujourd'hui en train de se poser des questions sur la structuration et la viabilité d'un journal en tant qu'entreprise économique ». C'est là qu'interviendra Bachir Znagui, membre du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) qui précisera que « la situation dans l'organisation des entreprises de presse évolue au Maroc, mais reste quand même loin des normes connues en la matière ». Il indiquera que le 6 septembre dernier devait avoir lieu une rencontre entres le SNMP et la fédération des éditeurs pour la signature d'un accord. Cela tout en signalant que les salaires des journalistes dans son pays sont comme suit : 20% perçoivent un salaire de 400 dollars par mois, 40% entre 600 et 800 dollars et 20% 1200 dollars. Mohamed Ould Saleck Beheite, directeur du journal mauritanien Le Mehariste, a quant à lui fait remarquer que « des groupes financiers ont tendance à investir dans la presse d'où la nécessité de redéfinir les règles de fonctionnement des journaux ». Pour les représentants tunisiens, les contacts avec les partenaires occidentaux notamment permettront de faire réadapter les journaux face aux réalités économiques.