Une cellule terroriste composée de quatre Algériens soupçonnés d'appartenir au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) a été démantelée l'été dernier à Toronto par le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), a appris ce week-end le National Post, quotidien anglophone canadien. L'information gardée secrète a été confirmée par un haut responsable du SCRS, Larry Brooks, au cours d'un séminaire réunissant des experts de la sécurité à Toronto, indiquait le journal. « C'est un exemple d'une coopération fructueuse entre plusieurs paliers des services de sécurité comprenant les services de l'immigration », a déclaré Larry Brooks dans une conférence tenue à huis clos à laquelle participaient plusieurs spécialistes du terrorisme. Le groupe installé au Canada depuis six années comptait un ancien instructeur du réseau Al Qaîda, expert en explosifs qui a reçu son entraînement dans les camps d'Al Farooq et de Khaldun, dans l'est de l'Afghanistan. Arrivés au Canada en 1998, trois des quatre Algériens, vivant à Toronto, avaient demandé l'asile politique qui leur a été refusé. Ils ont été arrêtés et expulsés, il y a quelques mois, vers les Etats-Unis, d'où ils étaient entrés au Canada. Quant au chef de la cellule, l'expert en explosifs, il était entré au Canada le 8 août 1998 porteur d'un faux passeport saoudien. Il avait lui aussi déposé une demande d'asile qui a été refusée et a quitté le pays volontairement le 7 mars 2004 après une confrontation avec les enquêteurs. Selon le National Post, il n'y a pas de relation entre la cellule de Toronto et celle de Montréal organisée autour du personnage d'Ahmed Ressam. Cependant, un parallèle pourrait être fait dans le sens où le cheminement des deux cellules se ressemble. Une fois arrivés au Canada, les membres des deux cellules ont revendiqué le statut de réfugiés politiques. De plus, ils se spécialisaient dans la préparation d'explosifs. Un rapport récent publié par le centre international des études stratégiques basé à Washington alléguait que 600 des 3000 combattants étrangers en Irak étaient d'origine algérienne, ce qui faisait d'eux le contingent le plus important avant même celui des Saoudiens. Au Canada, ce n'est que depuis novembre 2002 que le GSPC est considéré comme une organisation terroriste. « Le GSPC a adopté la violence et cible les militaires, les étrangers, les intellectuels, les représentants de l'Etat. Le GSPC est actif à l'extérieur de l'Algérie. Le groupe est financé et affilié à Oussama Ben Laden », peut-on lire dans une publication du SCRS. Selon Jamie Jagoe, haut responsable de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), plusieurs aspects du terrorisme préoccupent les Canadiens dont le recrutement, la propagande, le commerce des armes et la collecte d'argent.