Le développement d'outils de haute technologie permettant d'intervenir sur la patrimoine génétique a conduit à un profond remaniement dans le monde des acteurs économiques concernés par les sciences du vivant au profit des grandes firmes de l'agroalimentaire, des semences et de la pharmacie. L'application du génie génétique en agriculture est devenue opérationnelle dans les années 1980, avec les premiers autorisations d'essai en champ de tabac résistant à un antibiotique. En 1994, les premiers aliment issus d'OGM sont commercialisés, à l'instar de la tomate à mûrissement ralenti, mais aussi des produits pharmaceutiqes comme l'hormone de croissance BST pour forcer la lactation des vaches. D'abord confinée aux Etats-Unis, c'est à partir de 1997 que la culture de variétés transgéniques a commencé à s'étendre dans le monde. Les surfaces cultivées en OGM couvrent 526 millions d'hectares en 2001, soit environ 8,5 millions d'hectares de plus que l'année précédente. Plus 100 millions d'hectares à la fin 2004. En 2001, trois pays représentaient 96% des OGM cultivés dans le monde : les Etats-Unis (68%). l'Argentine (22%) et Canada (6%). le Cependant, le nombre de pays qui adoptent progressivement les cultures transgéniques augmente. Dans le domaine agricole, l'amélioration des espèces cultivées pour obtenir de meilleurs rendements, une meilleure adaptation aux conditions climatiques, les résistances accrues aux agents infectieux ou aux prédateurs, a été un souci constant dans l'histoire de l'haminité. La sélection de variétés est le fait des agriculteurs eux-mêmes dans le cadre d'une agriculture traditionnelle. Les progrès récents des biotechnologies offrent de nouvelles méthodes pour la sélection végétale et animale qui permettent de cibler des caractères, d'élargir les combinaisons génétiques possibles entre les espèces, de diminuer considérablement les délais de mise au point et de multiplier massivement des nouvelles variétés. Il convient de marquer la différence essentielle qui fonde la mise au point d'OGM : par la voie de la sélection classique, les croisements s'opèrent nécessairement dans le respect de la barrière des espèces : par la voie de la transgénèse, cette barrière est contournée sans qu'aujourd'hui les connaissances scientifiques disponibles puissent permettre de comprendre ce qui est ainsi transformé à terme, et donc les impacts sur la manipulation des espèces et sur l'équilibre de la coévolution des espèces dans l'environnement. Il n'y a aucune limite à l'imagination des scientifiques pour tenter de combiner théoriquement les meilleures caractéristiques des plantes, des animaux et des bactéries. Les espoirs et les rêves sont à la mesure des enjeux : combattre la faim dans le monde en produisant plus et mieux et protéger l'environnement en réduisant l'utilisation des pesticides et en économisant l'eau ! Mais ces objectifs sont-ils réellement réalisables ? Quelles transformations pour le système de production agricole et dans les relations Nord-Sud doit-on en attendre ? Au bénéfice de qui ? Quels en sont les effets collatéraux négatifs sur la santé et l'environnement ? Inf OGM. Synthèse S. S.