Faire le mur a été consacré meilleur album BD de langue étrangère au troisième Festival international de la bande dessinée d'Alger (FIBDA). Maximilien Leroy, 23 ans, a décroché le prix du meilleur album en langue étrangère au troisième Festival international de la bande dessinée d'Alger (FIBDA), qui s'est achevé dimanche 17 octobre. Le jeune Français a été récompensé pour son album Faire le mur, paru chez Casterman, un éditeur réputé sélect.L'album est basé sur les témoignages de Mahmoud Abou Srour, 23 ans, un épicier palestinien. «En 2008, j'ai animé un atelier de dessin pour enfants dans un centre culturel palestinien dans le camp de réfugiés d'Aïda près de Bethléem. C'est là que j'ai rencontré Mahmoud. J'ai donc décidé de raconter sa vie, car elle semblait emblématique de la situation en Palestine», nous a-t-il expliqué. Maximilien Leroy a également participé à un album collectif sur Ghaza, Gaza, décembre 2008 – janvier 2009, un pavé dans la mer, paru chez La Boîte à Bulles, à Paris. Un album qui est revenu sur les bombardements israéliens sur Ghaza. Le bédéiste n'a pas pu s'y rendre faute d'autorisations. Il également élaboré un autre album, Les chemins de traverse, dans lequel il raconte l'histoire d'un déserteur de l'armée israélienne. «Trois angles d'attaque sur le même sujet», a-t-il appuyé. Il s'est informé sur la situation au Moyen-Orient grâce à la lecture de plusieurs livres. «Sur le terrain, je n'ai pas fait d'énormes découvertes mais le contact réel est violent avec les check points tous les 150 mètres, un mur de séparation de plus de deux mètres de haut…Il y a donc une oppression qu'on ne ressent pas dans les livres. Il y a une différence au niveau des sensations», a-t-il souligné. Selon lui, les réactions en France étaient positives après la publication de Faire le mur. «Des journalistes et des écrivains m'ont dit qu'ils comprennent mieux la situation en Palestine après avoir lu la BD. L'album a été complètement vendu. Cela dit, certains ont trouvé que Faire le mur était partial et qu'il défendait trop la position palestinienne», a relevé Maximilien Leroy. D'après lui, il n'est pas toujours facile de se faire éditer en France lorsque le thème est lié au conflit du Moyen-Orient et à la situation en territoires palestiniens. «Il y a peu de BD sur la Palestine en France. Après avoir fait trois albums, je crois avoir dit beaucoup de choses. Je vais passer à un projet», a-t-il remarqué. Comment régler le conflit du Moyen-Orient ? «Mahmoud, le personnage de la BD, est favorable à la solution à la Nelson Mandela, celle d'un seul Etat. Un Etat, égalitaire et laïc, où vivraient ensemble juifs, musulmans et chrétiens. Certains israéliens s'opposent à cette idée du fait qu'elle détruise le caractère juif de l'Etat d'Israël. Des Palestiniens refusent aussi l'idée d'un Etat unique. Ils veulent avoir le drapeau et leur hymne. Donc, c'est compliqué. Je suis pessimiste par rapport à la situation actuelle au Moyen-Orient», a répondu Maximilien Leroy. Porté sur le voyage, ce jeune bédéiste a visité l'Inde et le Rwanda. Il a également fait un tour d'Europe pour retracer la vie du philosophe allemand Friedrich Nietzsche. A noter enfin que le prix du meilleur album d'expression arabe a été attribué au Libanais Omar El Khoury pour Youtoubia. Le Marocain Messaoud Benmohammed, la Cubaine Duchy Man et le collectif de la revue algérienne El Bendir sont les autres lauréats du FIBDA.