A la tête de l'entreprise de distribution de films de cinéma en Algérie, Kinomax, Mohamed Faci a participé à la 3e édition du Festival international de la bande dessinée en ramenant trois films récents. - A quand remonte la création de l'entreprise Kinomax ? Kinomax est une société de distribution de droits algériens qui existe depuis 2005. Nous avons projeté une quinzaine de films dont, entre autres, Azur et Asmar, Maradona by Kusturica, L'enfant de Kaboul. J'ai investi ce créneau car je suis persuadé qu'il y a quelque chose à construire en Algérie. Il y a un domaine qui est vierge et qui est complètement à construire à nouveau, c'est l'exploitation des films. Mon défi était d'essayer de construire quelque chose, en participant à la relance de l'exploitation des salles de cinéma en Algérie et ce, d'une manière officielle en respectant la réglementation en vigueur. - A l'occasion du FIBDA, vous avez ramené trois films récents dont Alice au pays des merveilles, Arthur 3 et Adèle Blanc-Sec… Nous avons effectivement ramené à l'occasion du FIBDA trois films récents, notamment Alice au pays des merveilles et cela a été à la demande des organisateurs. L'idée était d'inviter pour le Festival international de la bande dessinée Luc Besson avec deux de ses films, en l'occurrence, Arthur 3 et Adèle Blanc-Sec. Mais malheureusement, ce dernier n'a pas pu venir, car il est actuellement en tournage. Comme il n'a pas répondu favorablement à notre invitation, alors on a maintenu la programmation. Je me reconnais dans les films que j'ai pu ramener jusqu'à présent. Le public est content et les gens qui travaillent au niveau des salles de cinéma apprécient les films que je choisis. - Pourquoi avoir opté de maintenir uniquement des projections publiques d'Arthur 3 à partir du 19 octobre à la salle Cosmos ? Effectivement, le film d'animation Arthur 3, la guerre des deux mondes est à l'affiche à la salle Ibn Zeydoun depuis le 19 octobre. Le prix de ce film est différent de celui d'Alice au pays des merveilles. En effet, le prix n'est pas le même quand on prend un film juste pour une projection, ou quand on le prend pour un ou deux ans. Pour rappel, Alice est un film Disney. Les responsables de Disney sont très attentifs à leurs films. Ils sont très prudents concernant leurs productions. Nous nous sommes entendus pour des projections uniquement durant le FIBDA. J'espère qu'à l'avenir, nous pourrons sortir régulièrement en Algérie des films Disney. - Etre distributeur de films de cinéma en Algérie n'est pas une tâche aisée, vu le marasme dans lequel se débat le cinéma algérien… Evidemment, ce n'est pas facile d'être un distributeur de films en Algérie. Le premier problème auquel nous sommes confrontés, c'est celui de l'indisponibilité de salles de cinéma. Car il n'y en a pas beaucoup et le peu qui existe ne fonctionne pas correctement. Le deuxième problème recensé est celui du piratage. Nous, producteurs, ramenons des films dont nous payons les droits, signons des contrats, passons par le ministère pour les visas d'exploitations... et autres. Quand nous distribuons ces films dans les salles de cinéma, on les retrouve facilement en vente en DVD chez les bons disquaires. Les gens préfèrent les acheter et les regarder chez eux, plutôt que d'aller au cinéma. Le troisième problème, c'est le public, qui, pour une large majorité, a une très mauvaise idée des salles de cinéma. Certains ont peur de se rendre dans ces salles obscures, compte tenu des mauvaises expériences qu'ils ont eues. Ils pensent que c'est un lieu de débauche. Il y a un travail énorme à faire pour convaincre le public qu'il peut venir en toute sécurité voir un film.
- Quel est le film que vous comptez ramener prochainement ? Nous comptons ramener prochainement le film Looking for Eric de Ken Loach. C'est un film qui a déjà été projeté lors des Journées cinématographiques, en octobre 2009, à la salle Ibn Zeydoun, à Alger. Il sortira dans un premier temps à la salle El Mougar. Et je compte ressortir le film d'animation Azur et Asmar réalisé par Michel Ocelot.