Rien ne va plus dans la filière lait en sachet pasteurisé dans la wilaya de Tizi Ouzou. Comme nous l'avions rapporté dans ces colonnes, la pénurie de lait en sachet s'est finalement transformée en une véritable crise du produit. Cette situation, sujette à de multiples tensions, remonte à il y a quatre semaines. La Laiterie de Draâ Ben Khedda (11 km à l'ouest de la ville de Tizi Ouzou), employant quelque 350 travailleurs, est réduite à fonctionner par intermittence, mettant ces derniers dans la totale gêne de croiser quasi quotidiennement les bras. L'indisponibilité de la poudre de lait par laquelle elle est approvisionnée par l'ONIL (Office interprofessionnel du lait) de Blida, a contraint cette unité à des arrêts fréquents dans la fabrication de ce produit de base, impératif chez les familles de modestes conditions sociales. Il y a moins d'une semaine, et à plusieurs reprises, cette unité n'a pas produit le moindre litre de lait. Ses principaux clients (consommateurs) à travers les wilayas qu'elle approvisionnait (Boumerdes, Bouira, Tizi Ouzou et, partiellement, Bejaïa), n'ont pas d'autre alternative que de recourir au lait en poudre, évidemment plus cher. Les livreurs, désarçonnés au même titre que le consommateur, font de la gymnastique pour pouvoir satisfaire un tant soit peu leur clientèle. Ceux qui réussissent à obtenir une quantité du produit, l'acheminent directement aux villageois, pendant que d'autres, encore plus conscients de leur devoir et du respect qu'ils vouent aux clients, mettent tous leurs moyens en avant, pour pouvoir les en approvisionner. C'est le cas de ce distributeur de Fréha, qui n'a pas hésité d'aller jusqu'à… Constantine pour y procurer ce tant désiré sachet de lait. Mais pour combien de navettes encore, se demande-t-il. Comme de coutume, le consommateur, si désarçonné, en paie les frais de la «mauvaise gestion» dans cette filière. Signalons que nos tentatives d'entrer en contact avec certaines unités de transformation n'ont pu aboutir. Autrement dit, même en termes d'information, le citoyen est pénalisé.