Arrivera-t-on un jour à résorber l'habitat précaire ? Au rythme où vont la démographie, l'exode rural ou autre et le laxisme, on peut dire qu'on nage en pleine quadrature du cercle. Aujourd'hui, c'est un jour de fête pour les attributaires des quotas de logements sociaux locatifs dans les communes de Treat, Oued El Anneb et Berrahal comprenant respectivement 58, 73 et 101 unités. A la tension vécue par la wilaya durant le ralentissement de la production de logements pendant les années de crise sont venus se greffer les effets du nouvel exode rural, situation qui a participé largement à gonfler démesurément la demande sur le logement social. Les efforts consentis semblent être annihilés par divers facteurs. C'est qu'en dépit de la production du logement en intensif et tous types confondus, l'Etat n'arrive pas encore à résorber les déficits. La situation est d'autant plus complexe que le parc logements de la wilaya de Annaba, est vétuste, du moins il en est ainsi pour un grand pan. Quelque 19% des habitations sont précaires ou vétustes. Et c'est ce qui explique en grande partie la très forte pression qui s'exerce sur les équipements et infrastructures des communes avec un impact sur la qualité de l'offre de services. La prolifération des baraques remonte à la période coloniale et les sites témoins en sont l'ex-Bouhamra, l'ex-Sidi Salem ou encore Béni M'Haffeur. A l'indépendance, la situation s'est aggravée avec les contraintes générées par l'exode rural et la croissance démographique, et particulièrement suite à l'industrialisation tous azimuts de la région et à la faiblesse de production de logements. Les différentes formules à l'actif des pouvoirs publics pour endiguer ce phénomène n'ont pas pour autant empêché l'éclosion de multiples sites. Aujourd'hui, la situation n'est pas reluisante. Le milieu rural notamment en pâtit grandement. Près d'une centaine de sites sont recensés à travers la wilaya. Il y a également l'habitat vétuste dans le tissu urbain se trouvant dans une situation de dégradation avancée. Depuis 1997, un programme consistant a été engagé dans la perspective d'améliorer les conditions des familles occupant le tissu urbain précaire. Dans ce contexte, les logements sociaux ont servi à des opérations de recasement et un programme de logements dits évolutifs a été destiné à la résorption des baraques. Il y a eu aussi le programme financé par la Banque mondiale, et destiné à l'éradication de trois sites de baraquements. Les anciennes constructions ont également fait l'objet d'opérations de réhabilitation. Mais toutes ces actions ne semblent pas pouvoir endiguer le phénomène. La réalisation des différents programmes inscrits au titre du quinquennal et notamment celui rural pourrait desserrer l'étau sur une wilaya qui affiche de grandes ambitions en matière de développement. Dans les zones rurales, les aides de l'Etat sont à mettre à contribution pour fixer les populations, d'autant plus qu'il y a la possibilité de les regrouper sur de grands sites existants comme à Chétaïbi ou encore à El Bouni. Il convient de rappeler que la wilaya de Annaba a bénéficié d'un programme consistant de 24 100 logements tous types confondus. Ainsi, 15 542 logements sont pris en charge au titre du plan quinquennal.