La femme symbole de la résistance du peuple et de la femme sahraouis, Aminatou Haider, a tiré la dernière salve d'honneur hier contre «l'occupant marocain» a la fin des travaux de l'Eucoco. Comme à l'Assemblée nationale française où elle avait salué chaleureusement le président Abdelaziz, pour démentir les racontars, Aminatou n'a pas hésité à prendre le microphone pour réclamer des sanctions contre le Maroc qui «massacre le peuple sahraoui». Vêtue d'une «malhafa» sahraouie grise, Mme Haider a promené sa frêle silhouette sur la tribune pendant une dizaine de minutes. Ses témoignages poignants sont souvent entrecoupés d'applaudissements du public et des champs patriotiques entonnés à gorge déployée. A tout seigneur tout honneur, Aminatou a réservé la primeur de son discours à la France qu'elle a remerciée une nouvelle fois de lui avoir permis «d'embrasser mes enfants après 32 jours de grève de la faim». L'attachement à la terre Mais tout de suite après, elle assène qu'«il est temps que la France comprenne qu'elle doit rectifier son erreur et mettre fin au malheur du peuple sahraoui que ce soit dans les camps des réfugiés ou à El Ayoun où des milliers de nos compatriotes sont déplacés», tonne Aminatou sous une chaude ovation de l'assistance. «Il est grand temps que la France comprenne également que le peuple sahraoui ne cessera jamais son combat pour ses droits et sa liberté», lance encore la «Ghandi du Sahara». Aminatou en veut pour preuve que «les enfants sahraouis refusent d'entonner l'hymne marocain». Et d'enchaîner : «Vous savez pourquoi ? Parce qu'ils sont attachés à leur terre et à leur cause ! » A ce moment-là, une jeune femme s'avance vers Aminatou et lui enroule le drapeau sahraoui autour des épaules sous les vivats de l'assistance. Arborant un petit portrait de l'adolescent de 14 ans assassiné à El Ayoun, accroché sur sa poitrine, Mme Haider a longuement tempêté contre «l'acharnement marocain» et a appelé au boycott des produits de ce pays et à des sanctions contre lui. Après ce réquisitoire de l'un des grands symboles de la lutte du peuple sahraoui, il ne restait plus à Pierre Galland que d'aller enlacer chaudement cette grande dame qui a rehaussé ce Eucoco qu'elle retrouve après sa terrible épreuve. Dehors, le chahut des quelques dizaines de Marocains n'était que du cocorico…