«Irresponsabilité», «stupidité», «manque de maturité», «absence totale de la conscience politique», «agression contre la Constitution», «faute passible du conseil de discipline». Le «mouvement de redressement» du FLN ne cède pas à la menace. Il réplique de la manière la plus forte aux mises en garde de Abdelaziz Belkhadem contenues dans le dernier communiqué du bureau politique du parti rendu public mercredi. Le BP a, en effet, appelé la commission centrale de discipline à examiner au plus vite les dossiers et les agissements des membres dirigeants qui ont «enfreint les règles de la discipline du parti». Ceux dont la culpabilité est prouvée seront sanctionnés, est souligné dans le même communiqué. Le porte-parole du mouvement, Mohamed Sghir Kara, estime que cette «mesure» prise par le BP traduit on ne peut plus «la situation d'effondrement que vit le parti sous la direction de Belkhadem». Dans une déclaration rendue publique hier, l'ancien ministre du Tourisme – qui a joué un rôle indéniable dans le mouvement de redressement de 2004 dirigé contre Ali Benflis – souligne que la publication d'un tel communiqué à la veille de la commémoration du 56e anniversaire du 1er Novembre «dénote sans aucun doute un manque de maturité politique et une absence de la conscience politique». Pour ce député de Bouira, le choix de cette date pour «menacer des cadres moudjahidine et fondateurs du FLN de les traduire en conseil de discipline est en soi une agression contre la Constitution algérienne, dont un de ses articles protège les symboles de la Révolution». Le porte-parole du mouvement de redressement se demande comment Belkhadem puisse agir de la sorte et oser proférer des menaces à l'encontre de cadres dirigeants dont le seul tort était d'avoir appelé à corriger «les actes déviationnistes et de piétinement des statuts du FLN». Il en veut pour preuve le dernier communiqué du BP rendant public «une mesure disciplinaire censée être interne et confidentielle». M. Kara qualifie cela de «faute comme seul Belkhadem est capable de commettre». Une faute qui, selon lui, «est suffisante pour le traduire lui-même en conseil de discipline avec circonstances aggravantes». Le porte-parole du mouvement considère que Belkhadem fait courir un «danger» au FLN par «ses intentions» et «ses visées douteuses et destructrices». Lesquelles ? Kara n'en dira pas plus. Il se contentera d'affirmer que les militants sont au courant de tout. Les menaces de la direction (contestée) du FLN «ne nous affaiblissent pas», assure-t-il, exprimant la détermination du mouvement à continuer à avancer dans la voie du redressement et du changement, «tant que toutes les formes de déviation ne sont pas extirpées et tant que les rangs du parti ne sont pas totalement épurés des arrivistes, des spéculateurs, des saisonniers et des trabendistes». Ainsi, les nouveaux «redresseurs» du FLN, dont certains ont fait leur initiation avec Belkhadem en 2004 contre Benflis, comptent poursuivre leur initiative jusqu'au bout. La crise semble atteindre un point de non-retour. Les événements risquent de s'accélérer dans les semaines à venir. La bataille s'annonce des plus féroces tant les enjeux sont majeurs.