Deux cadres du FLN seront traduits devant la commission de discipline. Mohamed Seghir Kara, coordinateur du Mouvement de consolidation et d'authenticité, ne ménage pas le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, à qui il reproche des menaces envers des militants et non des moindres puisqu'il s'agit de sa personne et de El Hadi Khaldi, ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels. Dans un communiqué transmis hier à notre rédaction, Mohamed Seghir Kara s'élève aussi contre la déclaration de Abdelhamid Si Affif qui a rendu publique la décision de traduire ces deux cadres devant la commission de discipline du FLN. Il s'étonne du fait que d'autres militants membres du mouvement soient exclus de cette citation, ce qui fait dire à Mohamed Seghir Kara que Belkhadem applique la politique de «diviser pour régner». Kara suggère à Belkhadem de traduire tous ses alliés devant la commission de discipline. En prime, il pense que la séance doit être ouverte à la presse et se dérouler en présence du secrétaire général du parti et de Abdelhamid Si Affif. Ces deux personnes ont violé, selon lui, le principe de confidentialité des affaires de discipline. Kara avait déjà fustigé la direction du FLN à qui il reproche d'avoir transmis à l'APS le contenu d'un communiqué du bureau politique. Kara pense que les mesures prises par le FLN sont irresponsables comme elles traduisent aussi la situation d'effondrement que vit le parti sous la direction de Belkhadem. Il observe que cette décision suscite plusieurs constatations. Kara n'avait pas apprécié le fait que le bureau politique du FLN profère des menaces contre ses cadres alors que le peuple tout entier était sur le point de commémorer le 56e anniversaire du déclenchement de la Révolution de Novembre. Selon Kara, les cadres n'ont fait que leur devoir en lançant un appel pour le redressement et la correction des actes déviationnistes et de piétinement des statuts du FLN et de son règlement intérieur. Il donne pour exemple le fait d'avoir rendu publique une décision disciplinaire censée être interne et confidentielle. Cela est assimilé par un précédent communiqué à une faute «comme seul Belkhadem est capable de commettre et qui est suffisante pour le traduire lui-même en conseil de discipline avec circonstances aggravantes». On ne peut pas être membre du bureau politique et de la commission de discipline, annonce Kara. Kara avait fait état du fait que Salah Goudjil, un autre frondeur, soit visé par les menaces de Belkhadem. Ce dernier pense que tout a été dit par le communiqué sanctionnant la réunion du bureau politique, du 25 octobre. Le lendemain de cette réunion, le secrétaire général du FLN a expliqué que sa préférence va à l'application de la méthode organique, pour isoler ses opposants. Devant la presse, il s'est satisfait en invitant la presse à se référer au communiqué du bureau politique rendu public avant-hier. Il a redit la même chose quelques jours plus tard. Mais depuis, Si Affif s'est astreint au silence ce qui a eu comme conséquence de soulever la colère de Kara. Ce dernier a toujours pensé que les cadres dirigeants et les militants restent insensibles à la menace qui ne saurait les affaiblir ou les empêcher de continuer à avancer dans la voie du redressement et du changement.Il regrette que toutes les formes de déviation ne soient pas extirpées et que les rangs du parti ne soient pas totalement épurés «des arrivistes, des spéculateurs, des saisonniers et des trabendistes». Kara soupçonne Belkhadem de vouloir liquider d'autres moudjahidine des instances dirigeantes du FLN et les priver de leur droit de se présenter aux différentes élections locales et nationales. Au sein des kasmas et des mouhafadhas, les ralliements au mouvement de Kara se poursuivent. Le dernier en date est celui de la mouhafadha d´El Oued aux rangs de laquelle on compte deux membres du comité central.