Le parti n'est pas épuré des arrivistes, des spéculateurs, des saisonniers et des trabendistes, selon Kara. Mohamed Seghir Kara, ancien ministre du FLN, a choisi le 1er novembre pour baptiser le mouvement d'opposition à Belkhadem d'un nouveau nom. Il ne s'agit plus d'un mouvement de redressement mais de Harakat ettaqwim oua ettaa'ssil (mouvement de consolidation et de ressourcement). Dans un communiqué transmis hier à notre rédaction, Mohamed Seghir Kara, qui s'oppose à Belkhadem avec d'autres mem-bres du FLN, a répondu aux menaces de traduction devant la commission de discipline, qui sont proférées contre des cadres dirigeants. Il prend soin de souligner que ces menaces sont contenues dans un communiqué du bureau politique du FLN transmis par l'APS. Kara pense que cette mesure est irresponsable. Elle traduit aussi la situation d'effondrement que vit le parti sous la direction de Belkhadem. Il observe que cette décision suscite plusieurs constatations. Lesquelles? Kara souligne que la publication d'un tel communiqué intervient alors que le peuple tout entier est sur le point de commémorer le 56e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de Novembre. Cela dénote, à ses yeux, d'un manque de maturité et d'une absence totale de conscience politique. «D'autre part, il exprime une stupidité politique du fait qu'il a été publié au moment où l'opinion publique suit les débats suscités par la présentation du programme annuel de gouvernement sur la politique générale», est-il poursuivi. Le choix de la veille de la célébration des fêtes du 1er Novembre «pour menacer de cadres moudjahidine et fondateurs du FLN» est fortement décrié. Traduire ces derniers en conseil de discipline est en soi une agression contre la Constitution algérienne dont un de ses articles protège les symboles de la Révolution, selon Kara. Ces cadres, selon lui, n'ont fait que leur devoir qu'il ne faut pas assimiler à un crime uniquement parce qu'ils ont osé lancer «un appel pour le redressement et la correction des actes déviationnistes et de piétinement des statuts du FLN et de son règlement intérieur». Il donne l'exemple d'avoir rendu publique une décision disciplinaire censée être interne et confidentielle. Cela est assimilé par le communiqué à une faute «comme seul Belkhadem est capable de commettre et qui est suffisante pour le traduire lui-même en conseil de discipline avec circonstances aggravantes». Dans le communiqué intitulé Réponse aux diatribes de Belkhadem, Kara écrit que les cadres dirigeants confirment aux militants que la menace ne les affaiblit pas et ne les empêche par de «continuer à avancer dans la voie du redressement et du changement». Il regrette que toutes les formes de déviation ne soient pas extirpées et que les rangs du parti ne soient pas totalement épurés «des arrivistes, des spéculateurs, des saisonniers et des trabendistes». Les militants sont au courant du danger que fait courir Belkhadem à leur parti et ne sont pas dupes, selon le rédacteur du communiqué. «Il est affligeant que des moudjahidine tel Salah Goudjil soient récompensés de la sorte par le FLN», est-il ajouté. Ceux qui connaissent Belkhadem comprennent fort bien cette décision qui n'est que le complément de celle qu'il avait prise pour liquider d'autres moudjahidine des instances dirigeantes du FLN et les priver de leur droit de se présenter aux différentes élections locales et nationales, conclut le communiqué.