Pour le Pr Denis Castaing, de l'hôpital Paul Brousse, à Paris, la transplantation hépatique est un problème organisationnel de santé. Elle nécessite une réflexion générale et une décision politique. «La greffe de rein, par exemple, revient moins cher que la dialyse. Cela est un fait, donc il est plus rentable de développer la transplantation», a-t-il souligné. Il estime que cette technique est l'affaire de tous et non celle du chirurgien. «C'est l'hôpital entier qui doit être engagé et cela peut être possible parce qu'il y a cette volonté de faire. Il y a aussi ceux qui portent le projet, il faut les aider à développer cette technique. Oui, l'Algérie est prête à se lancer dans l'aventure. Faites ! Nos équipes sont prêtes à vous aider par des conseils et de l'expertise et non pour le faire à votre place», a-t-il déclaré, en préconisant plus de rigueur dans la prise de décision. Le Pr Castaing a mis l'accent sur la crédibilité des équipes qui constitue le principal levier pour une adhésion massive à cette technique. «Au départ, il faut sélectionner les malades avec lesquels il y a moins de risques», conseille-t-il. Et de signaler qu'en France, ce sont les malades les plus graves qui sont prioritaires. «Un système de scores est instauré pour pouvoir sélectionner les malades sur la liste d'attente selon leur degré de gravité. Ces scores sont évolutifs, puisqu'ils sont revus tous les six mois de manière à être plus juste envers les malades. Il y a aussi ceux qui ne répondent pas aux critères de ces scores mais chez qui la transplantation est indiquée. Ces cas sont soumis à un collège d'experts pour décider et on arrive à des situations meilleures», a-t-il ajouté. A propos des moyens chirurgicaux, le Pr Castaing a recommandé l'utilisation d'un matériel adéquat pour éviter les complications et diminuer le risque infectieux. Le microscope loupe est impératif dans un centre de transplantation, a-t-il indiqué.