Seulement 33 transplantations hépatiques sur une durée de 7 ans ont pu être réalisées. Cette situation relevée, hier, par le Secrétaire général de la Société algérienne de chirurgie (SNC) lors de la tenue de son 18e Congrès national, M. Othman Benhadid, «est due essentiellement à l'absence de donneurs et l'inexistence d'une culture de don d'organes et de prélèvement sur cadavre alors que près de 5000 personnes décèdent chaque année sur nos routes», explique-t-il. Les transplantations réalisées jusqu'à présent ont pu être concrétisées grâce au don d'un membre de la famille. «Nous sommes en grand besoin de don d'organes notamment pour le foie et le rein», a-t-il dit. Le SG de la SNC s'est élevé contre les raisons religieuses invoquées par les récalcitrants soulignant que «l'Arabie Saoudite est leader dans les pays arabes en matière de transplantations du foie et du rein». A propos des sujets retenus pour cette année, en l'occurrence «la transplantation hépatique», «traumatisme et chirurgie hépatique», «le cancer colerectal», M. Benhadid dira «qu'il s'agit de pathologies de plus en plus fréquentes en Algérie». Au CHU Mustapha-Pacha d'Alger, trois à quatre interventions chirurgicales des cancers colorectaux sont effectuées par semaine. Pour le Dr Bentabak du service de chirurgie oncologique au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) d'Alger, «le foie est le site de prédilection des métastases de cancer colerectal avec une médiane de survie de 6 à 12 mois», dira-t-il avant de souligner l'importance du diagnostic précoce car «le chirurgien algérien dispose de tous les moyens qui lui permettent de guérir le patient. Il suffit d'arriver à temps, avant l'évolution de la maladie», explique-t-il.D'ailleurs, l'objectif du congrès comme l'a expliqué le SG de la SNC «est de former les médecins et les spécialistes et de sensibiliser par la même occasion le citoyen». Tout en tablant sur la «super spécialisation» qui est, selon M. Benhadid, la seule manière «de bien réaliser son geste chirurgical et éviter la récidive», la chirurgie s'est très bien développée en Algérie et a atteint un niveau très élevé notamment en cancérologie. Durant les deux jours des travaux, des communications scientifiques seront présentées aux participants en vue de les informer de l'avancée de cette discipline aussi bien dans notre pays que sous d'autres cieux. Ainsi, la première journée a vu la présentation d'un exposé sur les transplantations hépatiques à donneur vivant par le Pr Castaing exerçant à Paul Brousse (Paris). L'orateur a évoqué les délais d'attente d'une transplantation qui sont de 6 à 24 mois et dont les répercussions sont néfastes sur l'évolution de la maladie. En France, les transplantations hépatiques ont atteint le nombre de 1000 patients annuellement. Toutefois, cette TH peut dans certains cas se transformer en cirrhose avec un taux de mortalité de 15 à 20%. Les raisons, dira Castaing, «ne sont pas encore déterminées si c'est le donneur qui est âgé ou le receveur qui est âgé». Néanmoins, entre 1974 et 2009, la France a réalisé 2592 transplantations hépatiques, 295 transplantations, 153 transplantations du foie et 1 transplantation combinée entre cœur et foie. Parallèlement aux communications, du matériel chirurgical, tenues de bloc opératoire et des médicaments sont exposés. Parmi le matériel présenté, un appareil d'incision et infusion des vaisseaux et un système d'éclairage et d'enregistrement des interventions chirurgicales. Le Directeur général de la société IMP Prosurgical Dr Khaled Keddari explique l'avantage de cet appareil dans la formation des chirurgiens. «Son utilisation nous permet d'éviter un grand nombre de personnes sur le champ d'intervention et assure aux étudiants un meilleur suivi», affirme-t-il.