Beaucoup ne l'attendaient pas et son apparition est sans conteste le premier fait saillant de la campagne pour les partielles en Kabylie. Saïd Khellil, personnalité connue sur la place des luttes démocratiques et leader du Mouvement pour la citoyenneté et la démocratie (MDC), a animé hier une conférence-débat à Akbou à l'initiative d'une liste qui se dit indépendante même affublée du sigle du Front national algérien (FNA) de Moussa Touati. Situation cocasse s'il en est, mais qui peut aisément s'expliquer à l'aune des zigzags procéduriaux auxquels peut obliger la loi électorale. Initiative Citoyenne est en effet une liste qui regroupe les militants du MDC dans la localité, lequel MDC a été, comme on le sait, fondé par le même Saïd Khellil et d'autres cadres et militants ayant claqué la porte du FFS au milieu des années 1990. Dès l'agrément de leur liste par la wilaya, les candidats d'Initiative Citoyenne ont au demeurant tenu à préciser, via une déclaration publique, que « face aux contraintes administratives de collecte de signatures » option a été prise de recourir au « parrainage d'un parti sans ancrage et non concerné par les enjeux locaux. Le Front national algérien est celui qui a répondu favorablement à notre principale doléance, celle de l'autonomie de notre démarche (programme, liste, stratégie...) ». L'ancien premier secrétaire du parti de Hocine Aït Ahmed, et non moins militant connu du MCB et des luttes démocratiques, consent donc à refaire du terrain pour épauler des militants dont c'est ici la première expérience électorale et dont l'engagement traduit un nouvel état d'esprit au sein du MDC. Joint hier, Saïd Khellil a défendu que l'objectif premier en la conjoncture demeure la « reconquête de l'espace politique ». D'où l'effort qui doit être fait, dans le contexte de la campagne électorale, pour expliciter les enjeux politiques aux citoyens et provoquer le débat autour de tout ce qui engage l'avenir de la population. Barrer la route aux « partis du pouvoir » est l'une des priorités qu'avance le leader du MDC qui, sur ce plan, rejoint le discours développé par le FFS et le RCD en avertissant contre les tentatives de « normalisation de la Kabylie ». Enfin, M. Khellil, qui annonce une autre sortie publique dans les jours qui viennent à Béjaïa pour épauler une liste du cru du MDC, engagée sous la formule indépendante pour l'assemblée locale, estime que la situation est mûre pour travailler à l'accélération de la mue de son mouvement en parti politique. Le MDC, lancé en 1996, n'est toujours pas officiellement agréé.