Saïd Khellil se lance dans les législatives. Le chef du parti non agréé, le MDC, a décidé de présenter une liste indépendante et ainsi renouer avec la scène politique, une scène qu'il a donné l'impression d'avoir délaissée depuis quelque temps. En fait, Saïd Khellil, l'un des anciens du MCB originel, ancien responsable du FFS, duquel il s'était séparé en 1996 pour divergences portant sur le fonctionnement, il devait essayer de créer le Mouvement pour la démocratie et la citoyenneté, un parti qui, finalement n'a pas pu, pour des raisons exogènes liées à la situation du pays, voir officiellement le jour. Saïd Khellil, pharmacien de profession, est aussi un politique très estimé aussi bien à Tizi Ouzou qu'ailleurs. Il a su, même s'il ne partage pas beaucoup les idées de certains, rester sur son ‘‘quant à soi'' et surtout Saïd est estimé pour sa modestie proverbiale et son sens de la solidarité. Saïd Khellil, le vainqueur sans conteste des législatives avortées de décembre 1991, a su rester toujours le même, à l'écoute de la société. Aujourd'hui, seize ans après, il revient titiller l'urne en compagnie d'anciens camarades, tant du MDC que du combat pour la démocratie et tamazight. Ce matin, il animera une conférence de presse à Tizi Ouzou pour annoncer officiellement son entrée en lice. Saïd Khellil, qui n'est plus à présenter, a beaucoup de chances lors de ce scrutin et son entrée à l'APN sera certainement un plus pour le Parlement. Des idées, des positions politiques et, ce qui ne gâte rien, une culture et une certaine idée du combat pour la démocratie. L'homme, qui va ainsi conduire une liste indépendante, risque fort de battre tout le monde même si approché, Saïd Khellil, tout de retenue et de réserve, explique que le scrutin est une façon, en somme, d'essayer de continuer le combat pour les idées qui sont toujours les siennes: celles de la démocratie et de la justice sociale.